Décédé le 13 février dernier à San Diego aux Etats-Unis, où il enseignait à l'université, et où il s'était installé avec sa famille depuis 1994, le défunt Hamou Amirouche, ancien officier de la wilaya III historique et secrétaire particulier du colonel Amirouche, sera enterré vendredi prochain dans sa région natale à Tazmalt (Béjaïa), comme il l'a souhaité. Sa dépouille sera rapatriée jeudi sur le vol Turkish Airlines (Aéroport d'Alger), a annoncé Nordine Aït Hamouda, fils du colonel Amirouche. Né en 1937 à Tazmalt, où il obtient le certificat d'études primaires, Hamou Amirouche était l'un des principaux organisateurs de la Grève des étudiants en mai 1956. Entre 1957 et 1958, il a occupé la fonction de secrétaire particulier de l'emblématique colonel Amirouche, tué par l'armée française en mars 1959. Hamou Amirouche qui a édité en 2009 un livre-témoignage sur le colonel, intitulé «Akfadou un an avec le colonel Amirouche», a été d'une utilité fondamentale pour Said Sadi lorsqu'il avait écrit, en 2010, son livre-enquête sur le colonel Amirouche, «Amirouche : une vie, deux morts, un testament». Un portrait du défunt a été dressé, hier, son ami Djoudi Attoumi, publié dans les colonnes du quotidien El Watan. Lorsque la guerre est déclenchée le 1e Novembre 1954, Hamou était à l'internat du collège technique de Bougie. Deux jours plus tard, son père sera arrêté et emprisonné pour ses activités anticoloniales. «La grève des étudiants déclenchée le 19 mai 1956 fut alors pour Hamou, comme pour nous, une occasion inespérée, celle de rejoindre les maquis et de participer enfin à la guerre de Libération nationale. Mais il n'était pas aisé d'y arriver, car il fallait d'abord trouver les contacts, se débrouiller une arme, et enfin perpétrer un attentat contre des soldats, des traîtres ou tout autre supplétif», écrit Djoudi Attoumi. Il ajoute qu'avec cette fougue de jeunesse, Hamou était prêt à tout, pourvu qu'il arrive à rejoindre les maquis et y mourir pour participer à la libération du pays. Mais finalement, Hamou Amirouche, au même titre que Djoudi Attoumi, n'avait pas eu besoin de passer par l'épreuve de l'attentat. «Et nous allions nous retrouver tous les deux au PC de la Wilaya III aux côtés d'Amirouche Aït Hamouda, sans aucune mise à l'épreuve. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois au début de l'année 1957 à Mezouara, le siège du PC, où il y avait des hommes de valeur, comme Tahar Amirouchen, Salhi Hocine… J'ai trouvé en lui un garçon gentil, bien éduqué et quelque peu timide. Il paraissait comme étant plus jeune que moi, avant de découvrir qu'il me dépassait de quelques mois. Il avait de la chance de se trouver avec Amirouche, relate encore Djoudi Attoumi. En mars 1958, Hamou est dépêché en mission en Tunisie par le chef de la wilaya III, avec des recommandations particulières pour les étudiants de cette wilaya qui s'y trouvaient et muni d'une somme d'argent pour leurs besoins. Les deux hommes ne se retrouveront qu'en 1982 et, hasard de l'histoire, ont vu le match Algérie-Allemagne (Coupe du monde) dans le bureau de Hamou Amirouche. «Ce fut l'occasion pour me raconter son périple lors de la traversée du barrage électrifié, après un mois de marche en affrontant ratissages et accrochages avec l'ennemi. Et ses études qu'il reprit en Tunisie, son baccalauréat passé à Tunis en 1962, son départ aux USA, et enfin le couronnement de ses études dans la prestigieuse université de Harvard ! », témoigne Attoumi. Lors de la décennie noire, Hamou quittera le pays sans rompre son attachement à lui. Karim Aimeur