La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a reçu, hier soir, les représentants des cinq syndicats formant l'intersyndicale de l'Education pour trouver une issue satisfaisante permettant d'en finir avec la situation de crise et le climat de tension dominant le secteur de l'Education. Cette réunion intervient suite au préavis de grève nationale de deux jours, prévue les 20 et 21 février prochain par l'intersyndicale, et qui regroupe cinq syndicats autonomes (CLA, SATEF, SNAPESTE, SNTE, UNPEF). Des réunions individuelles ont eu lieu plus tôt dans la journée entre les représentants du ministère de l'Education nationale (l'inspecteur général de l'éducation, le directeur de la pédagogie et un conseiller du ministère) et ceux des cinq syndicats conviés à rencontrer plus tard la ministre de tutelle. Les deux parties ont exprimé leur souhait d'instaurer un dialogue sérieux et serein, permettant de trouver des solutions aux problèmes soumis dans les préavis de grève des cinq syndicats. L'intersyndicale a exprimé sa disponibilité au dialogue pour une issue favorable à la crise. Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, premier à être reçu par les services du ministère, a estimé que seul le gouvernement est habilité à répondre à leurs revendications. «Les réponses à nos doléances sont du ressort du gouvernement. Notre rencontre avec Benghebrit est un moyen pour faire parvenir nos revendications aux plus hautes instances pour une prise en charge immédiate», a-t-il expliqué, avant d'ajouter : «La suite de notre action sera débattue à l'issue de cette rencontre avec notre bureau national, mais également avec les autres syndicats signataires du communiqué commun de la grève des 20 et 21 février». De son côté, Sadek Dziri, secrétaire général de l'Unpef, nous a indiqué que «la ministre de l'Education nationale nous a invités à une réunion pour essayer de trouver un terrain d'entente concernant les revendications exprimées par l'Intersyndicale de l'éducation». Il a également affirmé sa disponibilité ainsi que celle des autres syndicats à un dialogue sincère et réaliste avec la tutelle pour parvenir à satisfaire les deux parties. «Nous faisons également partie des syndicats qui ont ratifié la charte de l'éthique et de déontologie dans le secteur de l'éducation. Donc, les actions que nous allons entreprendre ne sortiront pas de leur cadre légal et régulier», a-t-il fait savoir. Il a notamment estimé que les rencontres individuelles qui ont eu lieu dans la journée avec les représentants du ministère, sont normales, vu que l'intersyndicale de l'Education n'a pas encore d'existence légale. Même son de cloche chez Idir Achour, président du CLA. «Nous étions conviés par la ministre à une rencontre regroupant les cinq syndicats, mais j'estime logique d'être reçu individuellement par les représentants du ministère plus tôt, vu que notre bloc n'a pas encore de reconnaissance juridique». Achour a signifié par la suite que le Cla s'attend à la mise en place d'un «vrai» dialogue entre les deux parties, dans le respect de la loi et des PV signés précédemment. Il a notamment appelé à mettre fin aux atteintes aux libertés syndicales. Boualem Amoura, secrétaire général du Satef a indiqué que la grève annoncée pour le 20 et le 21 février prochain est maintenue pour le moment. «Le gel de la grève sera tranché par le conseil national de l'intersyndicale, à l'issue de notre rencontre avec la ministre», a-t-il fait savoir. Il y a lieu de rappeler que ces formations syndicales ont décidé de reprendre la protestation afin de dénoncer «la dégradation du pouvoir d'achat qui a affecté directement les travailleurs, les atteintes aux libertés syndicales et l'absence d'une véritable prise en charge des dossiers et inquiétudes soulevés». Si Benghebrit ne réussit pas à convaincre les syndicats du secteur de revenir sur leur décision de paralyser les écoles les 20 et 21 du mois en cours, la crise du secteur risque de prendre plus d'ampleur.