La Coordination intersyndicale des travailleurs de l'éducation ne veut pas lâcher prise. En effet, cette structure vient d'arrêter, à la majorité, la décision d'aller vers un autre débrayage. Hier, les représentants de la coordination (CLA, CNAPEST, SATEF, SET-UGTA) ont adressé au ministère de l'Education nationale un préavis de grève de trois jours prévue les 19, 20 et 21 février. Le document a été remis au département dirigé par Benbouzid par un huissier de justice. L'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF), un syndicat agréé et faisant pourtant partie de l'Intersyndicale, a déposé, quant à lui, mercredi dernier un préavis de grève pour la même date, et ce, sans la consultation de ses partenaires de la coordination. Pour rappel, la coordination a été créée dans le but de mettre fin à l'éparpillement des forces. Son but est d'unifier les revendications et, surtout, de construire un bloc fort qui peut défendre les intérêts des travailleurs de l'éducation. Cependant, la démarche des responsables de l'UNPEF risque de freiner les ambitions de cette coordination d'autant plus que le ministère de l'Education a tenté, lors de la grève des 15 et 16 janvier dernier, de diviser l'Intersyndicale en appelant uniquement les représentants de l'UNPEF à la table des négociations. En ce sens, cette nouvelle grève sera une sorte de test. Vendredi dernier, les représentants des cinq syndicats ont tenu une réunion de travail pour arrêter la démarche à suivre et débattre la situation qui prévaut dans le monde de l'éducation. Les cinq syndicats se sont mis d'accord de justement déjouer les tentatives du ministère de « casser » l'Intersyndicale. Il a été convenu aussi de ne pas entretenir des relations bilatérales avec le ministre de tutelle et que seule une délégation mandatée par les représentants de la coordination peut dialoguer avec les responsables du secteur. « La décision au sein de la Coordination intersyndicale des travailleurs de l'éducation nationale est fondée sur un consensus. Les responsables de l'UNPEF n'avaient pas donc le droit de faire cavalier seul. Certes, ils adhérent pleinement à notre action arrêtée en commun accord et dans ce cas-là, ils doivent aller jusqu'au bout et respecter les clauses de la plateforme », dira M. Osman, responsable du CLA. Il reste que les cinq syndicats aspirent à un changement et veulent faire « pression » sur le ministère pour satisfaire leurs revendications. Il s'agit, dans ce contexte, de l'augmentation des salaires de toutes les catégories des travailleurs de l'éducation, la promulgation du statut particulier des travailleurs de l'éducation dans le cadre du statut de la Fonction publique, la retraite à 100% et la garantie du libre exercice de l'activité syndicale et du droit de grève.