La visite du chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel à Moscou, a permis aux deux parties d'avoir un échange de vues approfondi sur les questions régionales et internationales urgentes. Les discussions entre Messahel et son homologue Lavrov ont porté principalement sur la situation dans la région du Sahel, la Libye, la Syrie, ainsi que le conflit israélo-palestinien. Lors de cet entretien, le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a souligné l'appréciation de la Russie de la coopération bilatérale dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz. «Nous avons convenu de mettre en place un institut spécial entre les structures de l'Etat et des investisseurs privés en production et importation de gaz. L'Algérie vient d'y prendre part», a annoncé Lavrov, hier, au cours d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue algérien, Abdelkader Messahel. Il a également souligné le rôle de l'Algérie dans le maintien de la sécurité de la région et dans la lutte antiterroriste, estimant nécessaire de l'accompagner et de soutenir ses démarches. «Nous réaffirmons notre intérêt mutuel pour le règlement des conflits armés qui subsistent en Syrie, au Mali et en Libye. L'Algérie œuvre avec intérêt à tout ce qui a trait à la stabilité dans la région du Sahel et au Moyen-Orient», a indiqué Lavrov, soulignant le rôle de l'Algérie dans le règlement des conflits. «Nous devons coordonner nos efforts pour l'instauration d'un dialogue entre les parties belligérantes en Libye, ainsi que pour le règlement de la crise malienne», a noté le MAE russe, avant d'annoncer qu'un nouvel accord entre le gouvernement malien et ses opposants va être ratifié prochainement à Alger. La coopération bilatérale dans la lutte antiterroriste a été également évoquée. «L'Algérie a une grande expérience en matière de lutte contre le terrorisme. Elle contribue à alimenter la banque de donner mondiale pour la lutte contre le terrorisme», a expliqué Lavrov. Pour ce qui est des conséquences du retour en masse de combattants étrangers en Libye, Lavrov a appelé à soutenir le travail constructif et les démarches diplomatiques entreprises par l'Algérie dans la région. Abdelkader Messahel a, pour sa part, mis en relief l'expérience de l'Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. «Le dossier du retour des combattants étrangers représente une sérieuse menace, spécialement dans la région sahélo-sahélienne», a affirmé le chef de la diplomatie algérienne. «Nous avons plusieurs conflits à nos frontières. La Libye, le Mali et le Sahara occidental connaissent une situation sensible, doublée d'une forte activité terroriste dans la région, en raison de l'implantation de Daech, Al Qaida et du retour des combattants étrangers», a-t-il souligné. «Nous travaillons ensemble dans le cadre régional et des Nations unies, pour pouvoir lutter efficacement contre le terrorisme et la radicalisation», a-t-il ajouté. «Nous croyons aux vertus du dialogue et de la réconciliation. Nous voulons mettre à disposition notre expérience de réconciliation nationale et du vivre ensemble», a indiqué Messahel. Concernant le règlement des conflits dans le continent africain, Messahel a soutenu que l'Union africaine s'est dotée de mécanismes et de moyens qui permettront de régler et de résoudre ces problèmes sans ingérence étrangère.