Le partenariat stratégique entre l'Algérie et la Russie a été au centre des discussions lors de la visite de deux jours qu'a effectuée le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, dimanche et lundi derniers. Les deux parties ont abordé la coopération dans le domaine militaire, l'énergie, le nucléaire civil et l'économie, ainsi que les questions internationales. Abdelkader Messahel a eu donc au cours de son séjour en Russie des discussions de haut niveau avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, puis avec le secrétaire du Conseil de sécurité (CSFR) Nikolaï Patrouchev et, enfin, avec le vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), Ilias Oumakhanov. La visite du ministre des Affaires étrangères, Messahel, a été l'occasion d'évoquer les questions internationales et régionales d'intérêt commun, comme la situation en Syrie, en Libye, la question du Sahara occidental, la question palestinienne et la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, sur lesquelles la Russie et l'Algérie sont en parfait accord. Des discussions entre les chefs de la diplomatie algérienne et russe, Messahel et Lavrov sur des dossiers de l'actualité à Moscou , on notera particulièrement celle sur le cas du Sahara occidental. "Nous considérons l'Algérie comme l'un de nos principaux partenaires en Afrique et dans le monde musulman. La Russie et l'Algérie partagent beaucoup de choses en commun en politique étrangère", a indiqué le MAE russe dans un communiqué, ajoutant que les deux pays "prônent la garantie de la stabilité et de l'équilibre des intérêts dans les relations internationales, le renforcement du rôle central de l'Onu, et le respect des normes et des principes fondamentaux du droit international, notamment le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes sans ingérence extérieure. Nos approches se rejoignent, par exemple sur la Syrie et la Libye." "Par nos efforts communs, nous avons réussi à rendre les liens russo-algériens très bénéfiques. Diversifiés et riches, ils englobent aussi bien le domaine matériel, et notamment la coopération militaro-technique et énergétique, que les échanges socioculturels. Depuis plusieurs années, nos échanges dépassent 3 milliards de dollars", a ajouté la déclaration de la diplomatie russe. "Il est aujourd'hui admis que les deux pays sont en position de force: l'Algérie sur la scène régionale et continentale, la Russie sur la scène mondiale. Les soutiens à la souveraineté nationale des Etats et au concept multipolaire de la gestion du monde sont également des aspects qui rapprochent considérablement Alger et Moscou", a souligné Mikhail Gamandiy-Egorov dans Sputnik, site médiatique russe, qui rappelle le refus d'Alger de soutenir l'action de l'Otan en Libye contre le régime de Mouamar El Gueddafi, en 2011, de classer le Hezbollah libanais parmi les organisations terroristes, de se positionner contre l'Iran, malgré la pression saoudienne, et la position constante en faveur du respect de la souveraineté syrienne, avant de conclure sur une tentative de réconciliation entre Damas et Ankara. Des arguments qui suffisent à étayer la parfaite convergence de vues entre Alger et Moscou. D'autre part, M. Abdelkader Messahel, s'est entretenu, lundi à Moscou, avec le secrétaire du Conseil national de sécurité, Nicolaï Patroushev. Cette rencontre s'est tenue dans un contexte marqué par une "dynamique exceptionnelle" qui caractérise les relations algéro-russes, dont témoigne notamment la récente visite, les 30 et 31 janvier derniers à Alger, de M. Patroushev, et qui a enregistré la tenue de la 3ème session du Dialogue stratégique bilatéral algéro-russe. A ce titre, MM. Messahel et Patroushev ont réitéré leur "volonté à maintenir et renforcer ce cadre d'échange stratégique et à mettre en œuvre les résultats qui en sont issus".
Intenses activités entre les deux parties jusque-là Lors de la troisième session du dialogue stratégique bilatéral algéro-russe sur les questions politiques et de sécurité qui s'est tenue au mois de janvier dernier à Alger, sous la coprésidence du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et du secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nicolaï Patrushev, a permis de procéder à un échange de vues "dense et profond" sur les situations "de crises et de conflits" en Libye, au Mali et au Sahel, au Sahara occidental, en Syrie et en Irak. Elle a été également l'occasion d'aborder les questions liées à la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, aux stratégies globales de déradicalisation ainsi qu'à la lutte contre le crime transnational organisé. Les deux parties se sont félicitées de la "qualité" des relations bilatérales marquées par un échange "régulier et permanent" sur les "questions d'intérêt commun" et une volonté "renouvelée" de promouvoir "davantage" ces relations et de "conforter" le partenariat "stratégique" qu'ils entretiennent dans différents domaines, a souligné le communiqué du MAE. Les deux parties ont par ailleurs, souligné leur attachement à la nécessité d'œuvrer à promouvoir des "solutions politiques" aux crises par "le dialogue et la réconciliation, dans le respect des principes énoncés par la Charte des Nations unies". Pour ce qui est de la lutte contre le terrorisme, il a été convenu de "renforcer" la concertation bilatérale et la coordination au niveau international pour faire face à cette menace, notamment celle inhérente au retour des combattants terroristes étrangers. Enfin, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et son homologue russe, Serguei Lavrov, ont signé lundi dernier à Moscou un accord sur l'exemption de visas pour les porteurs de passeports diplomatiques ou de service. La signature de l'accord a eu lieu après l'entretien qu'ont eu les deux chefs de la diplomatie, au cours duquel ils ont souligné la similitude de la vision de l'Algérie et de celle de la Russie dans leur approche vis-à-vis des voies et moyens à mettre en œuvre pour parvenir au règlement des crises et conflits à l'échelle régionale et internationale. Il reste donc en dehors de ces très bonnes relations entre les deux parties, d'élargir encore plus leur champ de coopération et d'échanges bilatérales aussi bien dans le domaine de l'agriculture, des énergies renouvelables, de la recherche scientifique que du commerce, des transports et des technologies de l'information et la communication, entre autres…