Au Front des forces socialistes (FFS), les préparatifs par le secrétariat national de la prochaine session extraordinaire du conseil national se déroulent dans la sérénité. Mais, en parallèle, une autre bataille se joue dans les coulisses. L'enjeu du rendez-vous du 9 mars prochain où les membres du Conseil national devront se prononcer sur la tenue du Congrès extraordinaire, après la démission d'Ali Laskri de l'Instance présidentielle, est capital pour les partisans de l'application des statuts et ceux qui s'y opposent. La course pour s'emparer de la majorité des voix bat son plein et chacun y va de ses propres pratiques. Pendant que les défenseurs de la légalité continuent de gagner en crédibilité «en enregistrant plus de ralliements», selon une source fiable du parti, l'autre clan composé des deux Baloul, du chef du groupe parlementaire et de la députée Salima Ghezali, pour ne citer que ceux-là, «veut sauter sur l'étape du Conseil national en tentant de gagner les congressistes». Le travail des adversaires de Laskri vise en effet les élus et les présidents d'APC. Recourir à cette stratégie est révélateur à plus d'un titre, puisqu'il prouve que ce clan «est convaincu de perdre la batille du conseil national du 9 mars». D'ailleurs, nos sources parlent de «nombreux repositionnements» depuis la dernière session tenue le 16 février où, pour la première fois dans l'histoire du FFS, d'influents cadres, qui jusque-là faisaient régner leur loi, ont été pris à partie à visage découvert. La majorité est désormais pour la convocation d'un congrès extraordinaire. Notre source va plus loin en estimant les voix pour au sein du CN à «75%». À partir de là, l'option devient une simple formalité à approuver, en attendant les choses sérieuses une fois les participants au 5e congrès de 2013, convoqués de nouveau pour élire une nouvelle instance présidentielle. Toutefois, les jeux de coulisses ne s'arrêtent pas à ce stade. Tenant coûte que coûte à préserver leur pouvoir au sein du FFS, les Baloul et consorts préparent un plan B pour empêcher les partisans d'Ali Laskri d'élire un présidium qui échappe à tout contrôle. «Ce plan consiste à proposer une troisième voie», explique la même source. C'est-à-dire présenter une liste fermée de cinq membres où ne figurera pas Aziz Baloul, actuel député de Tizi Ouzou, «mais qui, en réalité, finira par être manipulée et gérée de l'extérieur», redoutent des militants. D'où les tractations déjà en cours pour former cette fameuse liste. Quoi qu'il en soit, et en dehors des coulisses, le premier secrétaire national du FFS prépare sereinement la session extraordinaire du CN, tout en continuant de gérer les affaires courantes du parti. Depuis, la démission de Laskri le 11 février, rendant caduque l'existence de l'instance présidentielle réduite à deux membres, Mohamed hadj Djilani est devenu la seule autorité hiérarchique du parti. Mais l'home n'a à aucun moment tenté de tirer profit de sa position. Bien au contraire, il fait tout pour que le FFS dépasse cette crise dans le calme. Dans ce sens, et pour éviter tout débordement dans les fédérations où il y a cafouillage suite à de nombreuses décisions de nomination puis de fin de fonctions, Hadj Djilani a procédé, selon nos sources, «à la désignation de trois chargés de mission» à Tizi Ouzou, Alger et Boumerdès. Ils occuperont, jusqu'à nouvel ordre, la fonction de secrétaire fédéral.