Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour le lancement de produits bancaires sans intérêt. C'est ce qu'a indiqué le ministre des finances. En effet, Abderrahmane Raouia a affirmé jeudi que les banques avaient pris les mesures nécessaires pour offrir des produits bancaires sans intérêt au profit des clients, à travers l'application de ce que prévoit la loi sur la monnaie et le crédit. Répondant à une question orale lors d'une plénière au Conseil de la nation sur l'introduction de la finance islamique dans les transactions bancaires, M. Raouia a précisé que les banques publiques ont pris les mesures nécessaires pour accorder des prêts participatifs. Pour drainer une épargne inactive, la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP) et la banque de développement local (BDL) proposent des produits d'épargne sans intérêt. Il s'agit du livret d'épargne avec intérêt (classique) et le livret alternatif (sans intérêt), a fait savoir le ministre, ajoutant que la CNEP a lancé le produit appelé Idjar pour financer l'acquisition d'un logement. M. Raouia a en outre indiqué que d'autres produits participatifs proposés par la BDL et la banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) seront lancés durant le premier semestre 2018. Il s'agit notamment, a-t-il dit, du Idjar, de la Mourabaha et de la Moucharaka, affirmant que les autres banques publiques vont lancer leurs produits au cours du deuxième semestre. Pour une meilleure maîtrise des principes de la finance participative, les banques ont pris les mesures nécessaires concernant notamment la formation des agents, et ce, à travers l'organisation de rencontres sur ce thème. Dans le même contexte, le président du Haut conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah, a estimé, jeudi lors d'une rencontre sur les perspectives de la finance islamique en Algérie, organisée au pôle universitaire de Médéa, que la finance islamique constitue une fenêtre permettant aux institutions financières du pays d'offrir une alternative de financement conforme aux règles de la Chari'a. M. Ghlamallah a indiqué que le modèle préconisé vise à contribuer à l'édification d'une société solidaire et assure l'équité dans la distribution de la richesse. «Les deux systèmes (traditionnel et islamique) sont complémentaires dans beaucoup de domaines et se rejoignent dans la finalité de leur action, celle d'être exclusivement au service des intérêts de la nation et des citoyens», a-t-il ajouté. Le HCI compte parvenir, selon son président, à un taux d'intégration, à court terme, des transactions et produits bancaires oscillant entre 20 et 30% de l'ensemble des activités bancaires, tout en observant que l'objectif tracé est de parvenir, d'ici deux ou trois années, à un taux d'intégration plus important. M. Ghlamallah a affirmé que l'initiative prise par le Gouvernement de prendre en charge la finance islamique et faire entrer les méthodes de financement islamique dans les prérogatives des banques publiques et privés a pour but de «réduire la masse monétaire qui se trouve à l'extérieur des banques et à encourager l'épargne». Les formes de financement que propose le système de finance islamique sont en mesure de venir à bout des réticences des citoyens à avoir recours aux banques, en raison du problème des intérêts, a-t-il souligné, affirmant que «beaucoup de citoyens refusent de confier leur argent aux banques pour ce motif et l'introduction de ces formes de financement va inciter ces derniers à profiter de cette alternative pour fructifier leur argent et participer à augmenter l'épargne interne».