Les prix du pétrole montaient hier en cours d'échanges européens dans un marché sans entrain alors que la production libyenne aurait été à nouveau perturbée. Vers 11H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 64,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 25 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour le contrat d'avril prenait 40 cents à 61,65 dollars. Les livraisons de l'oléoduc qui part du champ pétrolier libyen de Sharara auraient été interrompues dimanche, selon l'agence Bloomberg. "Un plus petit champ pétrolier libyen est déjà fermé depuis une semaine, ce qui signifie que la production libyenne est limitée de 400.000 barils par jour", ont estimé les analystes de Commerzbank. La production a fortement augmenté en Libye. Ce pays est membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), mais si les autres pays de l'organisation ont limité leur production en 2017 pour rééquilibrer le marché mondial, la Libye avait été exemptée de participer à cet effort en raison des perturbations géopolitiques dont le pays souffre. Par ailleurs, l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui a publié hier ses prévisions à cinq ans sur le marché pétrolier, estime que la demande devrait augmenter de 6,9 millions de barils par jour (mbj) d'ici 2023, à 104,7 mbj, tirée par la Chine. Les capacités de production mondiales devraient pour leur part progresser de 6,4 mbj pour atteindre 107 mbj à la même échéance, essentiellement grâce aux Etats-Unis. L'augmentation de la production permettra de répondre à la croissance de la demande jusqu'en 2020, juge l'AIE. L'Agence internationale de l'Energie (AIE) a réclamé une reprise des investissements mondiaux dans le secteur pétrolier afin que la production, pourtant abondante aux Etats-Unis, puisse suffisamment progresser pour répondre à la demande après 2020. " Comme nous l'avons souligné de manière répétée, la faiblesse des investissements mondiaux reste une source d'inquiétude ", a déclaré Fatih Birol, le directeur exécutif de l'agence, cité dans un communiqué. " Il faudra plus d'investissements pour compenser les champs pétroliers en déclin – le monde doit remplacer 3 millions de barils par jour chaque année, l'équivalent de la mer du Nord – tout en faisant face à la croissance robuste de la demande ", a-t-il ajouté. A la suite de la chute des cours il y a quelques années, les compagnies pétrolières avaient en effet taillé dans leurs dépenses. Et selon l'AIE, il n'y aura peu ou pas d'augmentation des dépenses dans l'exploration-production en dehors des Etats-Unis, cette année comme en 2017.