Le pétrole coté à New York a légèrement reculé jeudi face à une hausse un peu plus forte que prévu des réserves de brut aux Etats-Unis après le passage de l'ouragan Harvey, tout en gardant un oeil sur les prochaines tempêtes. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a cédé 7 cents à 49,09 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex). Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 54,49 dollars, en hausse de 29 cents par rapport à la clôture de mercredi. Les inondations provoquées par l'ouragan Harvey, qui avait touché le Texas le 25 août, ont eu pour conséquence de faire monter les réserves de brut aux Etats-Unis. Au pic des perturbations, près d'un quart des capacités de raffinage américaines ont en effet été mises hors service, réduisant la demande pour le pétrole brut et la production de produits transformés. La cadence des raffineries américaines est ainsi tombée en moyenne à 79,7% de leurs capacités contre 96,6% la semaine précédente. Aussi les réserves ont-elles augmenté de 4,6 millions de barils lors de la semaine se terminant le 1er septembre selon un rapport du département américain de l'Energie publié jeudi. Les stocks d'essence ont pour leur part reculé de 3,2 millions de barils et ceux de produits distillés de 1,4 million. Alors que le passage de l'ouragan Harvey a également conduit à la fermeture préventive d'une partie des plateformes pétrolières dans le Golfe du Mexique et dans le bassin d'Eagle Ford au Texas, la production américaine a reculé de 750.000 barils par jour à 8,781 millions de barils par jour (mbj). "Les infrastructures pétrolières américaines ne se sont pas encore totalement remises de l'ouragan Harvey que l'ouragan Irma, encore plus puissant, pourrait toucher le Golfe du Mexique dans les deux prochains jours et qu'un autre ouragan, Jose, est en train de se former dans l'Atlantique", a remarqué Fawad Razaqzada de Gain Capital. Des terminaux pétroliers ont dû être fermés dans le nord des îles Caraïbes, mais l'impact sur le marché devrait être différent de celui de Harvey car, même si Irma menace aussi l'Etat américain de Floride, ce dernier ne compte pas de raffinerie. "Toute nouvelle perturbation de la production de pétrole ou de gaz pourrait refaire monter les prix de l'énergie ou tout au moins les stabiliser jusqu'à ce que les menaces des tempêtes tropicales se dissipent", selon M. Razaqzada. Au-delà de l'Océan Atlantique, les cours subissaient une légère pression à la baisse du fait d'une reprise de la production mercredi du champ pétrolier de Sharara dans l'ouest de la Libye, suspendue depuis la fin août à cause de la fermeture d'oléoducs par une milice armée, a noté Tamas Varga de PVM.
Baisse en Asie Les cours du pétrole reculaient légèrement jeudi en Asie sous l'effet de prises de bénéfices après un nouveau rebond dû à la remise en service progressive des raffineries américaines fermées par la tempête Harvey. Vers 02h30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en octobre, perdait six cents, à 49,10 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en novembre, cédait sept cents, à 54,13 dollars. Les investisseurs profitent habituellement des échanges asiatiques pour prendre leurs bénéfices ou acheter à bon compte avant l'ouverture de la séance à Londres pour le Brent et New York pour le WTI, expliquent les analystes. Harvey a provoqué d'importantes inondations en frappant le Golfe du Mexique le 25 août. Près d'un quart des capacités de raffinage américaines ont été mises hors service, alimentant de nouvelles craintes d'excès d'offre dans un marché mondial surabondant. Mais avec la réouverture graduelle des raffineries qui traitent le brut, les cours ont repris des couleurs. "Nous assistons à un rebond notable des cours du brut grâce au retour des raffineurs américains", a déclaré Jingyi Pan, analyste chez IG. La fédération privée American Petroleum Institute a estimé que les stocks hebdomadaires de brut américains avait grimpé de 2,791 millions de barils mais les analystes s'y attendaient à cause de la fermeture des raffineries.
Les stocks US augmentent un peu plus que prévu Les stocks de pétrole brut ont augmenté un peu plus fortement que prévu aux Etats-Unis la semaine dernière alors que l'ouragan Harvey a obligé de nombreuses raffineries à suspendre leur activité, selon des chiffres publiés jeudi par le département américain de l'Energie (DoE). Lors de la semaine achevée le 1er septembre, les réserves commerciales de brut ont progressé de 4,6 millions de barils pour s'établir à 462,4 millions, quand les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une hausse de 4 millions de barils. Cette augmentation met fin à une série de neuf semaines consécutives de baisse des stocks, qui avaient au total reculé d'un peu plus de 50 millions de barils depuis fin juin. Les réserves d'essence ont elles diminué de 3,2 millions de barils quand les analystes prévoyaient un repli plus prononcé de 5,2 millions de barils. Les stocks de produits distillés (fioul de chauffage, etc.) ont reculé de 1,4 million de barils, alors que les analystes interrogés par Bloomberg prévoyaient en moyenne une baisse de 3 millions. Harvey a provoqué d'importantes inondations en frappant les côtes du Golfe du Mexique le 25 août et les jours suivants. Au pic des perturbations, près d'un quart des capacités de raffinage américaines ont été mises hors service, faisant reculer la demande en brut ainsi que la production de produits raffinés. Le rapport du DoE était publié avec un jour de retard sur le calendrier habituel en raison d'un jour férié lundi.