La grève illimitée entamée par les étudiants des Ecoles nationales supérieures (ENS) et celle des médecins résidents ne donnera pas lieu à une année blanche, selon Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur. Se prononçant hier lors d'une conférence sur les universités algériennes, au sujet des actions enclenchées depuis plus de 4 mois, Tahar Hadjar a estimé qu'elles n'auront pas de répercussions sur le déroulement de l'année universitaire. Hadjar a estimé que les tensions de son secteur peuvent être réglées dans le cadre du dialogue et de la concertation entre les différentes parties pour trouver des solutions à leurs revendications. «Les réunions périodiques qui ont lieu avec les représentants de ces étudiants ainsi qu'avec les organisation estudiantines ont permis de prendre en charge la majorité de leurs préoccupations concernant notre secteur», a-t-il expliqué. Il a certifié par la suite qu'il «n'y aura pas d'année blanche pour les Ecoles normales supérieures (ENS)», avant d'ajouter : «ce ne sont pas tous les étudiants qui sont en grève. Ceux qui n'auront pas rejoint les bancs de l'enseignement d'ici la fin de l'année universitaire en cours seront recalés», a-t-il menacé. Hadjar a notamment prévenu les étudiants cumulant deux ans d'échec qu'ils «ne peuvent pas bénéficier d'un recrutement au sein des établissements scolaires dépendant du ministère de l'Education nationale». Les étudiants des ENS en grève depuis novembre 2017 revendiquent l'engagement du ministère de l'Education nationale à procéder à leur recrutement directement après la fin de leur formation, au niveau de leur lieu de résidence. Tahar Hadjar est revenu par la suite sur la rencontre qui a eu lieu lundi dernier entre ses services et les représentants du collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Il a expliqué que cette entrevue avait été organisée à la demande du Collectif qui exigeait le report de la date de l'examen du Diplôme d'études médicales spécialisées (DEMS), ce qui a été refusé. «L'examen aura lieu demain (aujourd'hui, ndlr), 18 mars, comme prévu», a-t-il souligné, appelant les médecins résidents à prendre leurs responsabilités face au boycott du DEMS. «Les examens (du DEMS) ne seront pas reportés, ceux qui viendront les passer seront les bienvenus et ceux qui ne viendront pas devront assumer leurs responsabilités», a-t-il menacé. La réponse des médecins résidents à Hadjar ne s'est pas fait attendre. Ces menaces n'ont pas eu l'effet escompté sur les candidats au DEMS qui ont décidé de boycotter le planning des examens fixé par le ministère de l'Enseignement supérieur entre le 18 mars et le 12 avril «jusqu'à satisfaction de toutes les revendications». Contacté, l'un des représentant du Collectif du Camra d'Alger nous a assuré qu'ils sont environ 15.000 médecins résidents qui sont près à se sacrifier et boycotter les examens du DEMS jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Selon notre interlocuteur, l'année blanche sera inévitable. «Dans la plupart des CHU, le boycott de la nouvelle session du DEMS a été voté, tout comme l'éventualité de l'année blanche acceptée par tous les résidents», a-t-il précisé, ajoutant qu'ils «envisagent sérieusement l'éventualité de la démission collective de tous les résidents si la situation reste bloquée». Pour sa part, Hadjar a n'a fait que rappeler que ces mouvements de protestation ont été jugés illégaux par la justice. Agrément de neuf universités privées Par ailleurs, le ministre de l'Enseignement supérieur a révélé plusieurs nouveautés pour la rentrée universitaire 2018-2019. Affirmant que son département compte octroyer neuf agréments pour la création d'universités privées pour l'année prochaine, Hadjar a précisé que 1000 étudiants sur plus de 5 millions ont exprimé leur volonté de s'inscrire dans des universités privées. Refusant de qualifier de défaillant le système LMD, le ministre a annoncé la suppression de spécialités dans certaines universités, ainsi que le gel des licences et du mastère dans certaines spécialités l'année prochaine. Hadjar a également annoncé l'augmentation des volumes des cours à 10h, alors que des études en doctorat seront organisées au niveau des entreprises économiques. Concernant le classement mondial des universités, le ministre a indiqué avoir mis en place de nouveaux mécanismes pour permettre l'amélioration des classements des universités algériennes. «La direction générale de la recherche scientifique va accompagner vingt universités pour promouvoir ses activités, pour qu'elles puissent être parmi les 1000 meilleures universités», a-t-il expliqué. Fella Hamici visual composer wordpress plugin nulled