Prévue initialement vendredi à la salle La maison du peuple de la commune de Barbacha, la conférence sous le thème «Algérie, toponymie et amazighité» que devait donner Rachid Moussaoui a finalement été abritée par les locaux de l'APC. Selon les membres de l'association culturelle des jeunes d'Irmen, organisateurs de l'activité, la wilaya, par le biais du chef de daira, aurait interdit cette conférence sans en notifier les motifs. Saddek Akrour, maire de la commune de Barbacha, fidèle à ses engagements, a donc décidé de mettre à la disposition des organisateurs la salle de délibérations de l'APC où la conférence s'est déroulée dans une totale sérénité. Dans une déclaration rendue publique hier, l'association culturelle des jeunes d'Imren a tenu à «dénoncer avec vigueur l'interdiction de la conférence». Les organisateurs qui condamnent cet acte qualifié de liberticide invitent «les citoyens et la société civile à défendre la liberté d'expression qui est un droit constitutionnel». Depuis quelques mois, on assiste à un véritable foisonnement d'activités littéraires partout à travers la région. Ces «cafés littéraires», véritables espaces de libre expression, où des auteurs célèbres ou méconnus débattent avec les citoyens de diverses questions ne sont pas pour plaire aux autorités. Concentrées d'abord à Béjaïa, ces rencontres, à l'initiative de certaines associations, foisonnent aux quatre coins de la wilaya comme Chemini, Tazmalt, Barbacha, Ighil-Ali, au grand bonheur des citoyens. De véritables bras de fer ont opposé cependant les pouvoirs publics et les organisateurs concernant la légalité de ces rencontres littéraires. Il a fallu parfois user de la matraque, comme de fut le cas à Aokas l'été passé, pour venir à bout de la détermination des acteurs de la société civile à braver l'interdiction émanant des services de la wilaya.