Six cent cinquante (650) cartes professionnelles ont été attribuées aux artistes au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou dont une trentaine ont été remises avant-hier, lors d'une cérémonie organisée au niveau du théâtre régional Kateb Yacine (TRTO) à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du théâtre qui coïncide le 27 mars de chaque année. A préciser qu'à la fin du mois de décembre 2017, la wilaya comptait 1000 artistes tous segments confondus de la culture (dance, musique, théâtre, cinéma...), ce qui la classé à la première place à l'échelle nationale, a annoncé, la directrice locale de la Culture, Nabila Goumeziane. Ceci tout en précisant que le travail de l'élaboration de ces cartes est toujours en cours, et ce, en concertation avec le Conseil national des Arts et des Lettres dont l'objectif est de permettre aux artisans de s'épanouir d'une manière personnelle et professionnelle. En effet, l'état des lieux du théâtre en Algérie et le rôle de la création théâtrale dans le développement des sociétés a été à l'ordre du jour, lors d'une rencontre-discussion qui a eu lieu en présence des professionnels du 4e art et les coopératives théâtrales existantes au niveau local. Brahim Chergui, metteur en scène et responsable au niveau Théâtre national algérien (TNA) a mis en exergue l'intérêt du 4e art dans l'édification d'une société élite et ouverte sur le monde extérieur. D'après lui, le théâtre traite le vécu de l'humanité (le rêve, les espoirs, la misère, la culture, la politique…). Il a affirmé que le metteur en scène doit impérativement veiller à l'adaptation de sa pièce théâtrale en respectant le respect anthropologique, intellectuel, sociologique, psychologique, culturel, artistique, topographique de la société. D'après lui, le théâtre doit être en adéquation avec le langage des citoyens et révèle les mêmes rêves de la société et une expression facile, pour édifier un théâtre émancipe. «Il faut aller vers un théâtre réel et non pas celui de la propagande et de slogans et de veiller sur le niveau d'instruction de la société». Ainsi, il a insisté sur le fait de définir les grands axes du théâtre pour aller ensemble vers l'univers de la super objectivité et traiter les problèmes réels auxquels fait face la société et garantir un produit théâtral de qualité. «Le théâtre n'est pas le rassembleur de toutes les formes d'expression et de cultures, et quand on dresse une plate-forme solide, cela nous permettra l'édification d'une société et lorsque, nous ouvrons les portes pour toutes les créations, on pourrait garantir un avenir sain et sérieux», rajoute-t-il. Le même interlocuteur a mis en exergue l'intérêt de rapprocher les populations issues des régions limitrophes au théâtre dont l'objectif de construire une élite d'avenir. Intégration de la dramaturgie dans le programme scolaire De son côté, Nordine Aït Slimane a dénoncé l'absence de centre de formation dédiés pour la dramaturgie en Algérie, ce qui porte préjudice à la qualité du produit théâtral. Il a soulevé le non-respect de l'aspect culturel dans l'adaptation de certaines pièces théâtrales traduite en langue Amazigh. «Nous ne pouvons pas traduire une pièce théâtrale faite en langue française avec le même lexique en tamazight. Il faut que le metteur en scène veille sur l'adaptation de ces pièces traduites en langue amazigh». Dans le même contexte, Nordine Aït Slimane a plaidé pour l'intégration de la dramaturgie dans le manuel scolaire. Cette initiative permettra aux futures générations d'avoir une culture théâtrale et de s'intéresser davantage au 4e art. Le même conférencier a insisté sur le fait que le metteur en scène prenne en considération le public qui reçoit son travail théâtral. «La qualité du travail théâtral est mesurée sur l'identification du public. Nous ne pouvons pas parler de la réussite d'une pièce théâtrale sans que le public s'identifie à ce travail». Par la suite, une cérémonie de remise de prix aux lauréats du Festival national du théâtre d'expression amazigh de Batna était à l'ordre du jour. Le prix du meilleur texte de la pièce théâtrale : «mmet-ihi» produite par le théâtre régional Kateb Yacine a été attribué Salem Amrane alors que le prix de la meilleure mise en scène de la pièce théâtrale : «mmet-ihi» a été décernée pour Massinissa Hadbi. Le prix de la meilleure musique dans le cadre de la participation de l'association foyer d'animation Yakouren de Tizi-Ouzou et le prix du meilleur comédien dans le care de la participation de la coopérative théâtrale Macahu d'Iferhounen. A préciser que le théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou représente l'Algérie au Festival international «théâtre non stop» qui se tient actuellement à Tunis et ce, avec la présentation des pièces théâtrales : Massinissa et Sophonisbe qui a été présentée dans une cinquantaine de spectacles et lors de la manifestation, Constantine : Capitale de la culture arabe. «Nous sommes fiers de représenter non seulement la wilaya, mais de toute l'Algérie», a affirmé le directeur artistique au niveau du TRTO.