Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a présidé, hier, la cérémonie de commémoration du 59e anniversaire de la mort du Colonel Amirouche Aït Hamouda à Tassaft Ouguemoune, relevant de la commune de Iboudrarène (40 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou). Lors de cette cérémonie commémorative, le ministre a affirmé que les portes de son département ministériel sont ouvertes pour l'écriture de l'Histoire avec des témoignages sans aucun tabou ou interdiction quelconque. «Il n'y aura aucune ligne rouge pour l'écriture de l'Histoire de notre pays sauf celles qui portent atteinte à l'unité et à la souveraineté du pays». «Amirouche appartient au peuple algérien et le peuple lui appartient. Il a laissé un message pour les jeunes post-indépendance : veiller sur l'unité du peuple algérien et l'édification d'une Algérie unie et indivisible». Accompagné d'une forte délégation de l'exécutif local, à sa tête le wali, Mohamed Bouderbali, la famille révolutionnaire, le fils du Colonel Amirouche, Nordine Aït Hamouda et les représentants de la Fondation Amirouche, le ministre s'est rendu dès son arrivée à la demeure du défunt colonel tombé au champ d'honneur le 29 mars 1959 dans la bataille de Djebel Thameur au sud de la wilaya de M'sila. Par la suite, il s'est rendu au niveau de la stèle commémorative des chouhada du village sise tout près de la demeure de Amirouche, où il a déposé une gerbe de fleurs à la mémoire du Lion du Djurdjura. Lors de son intervention, l'hôte de Tassaft Ouguemoune a rassuré que l'Algérie se porte bien aujourd'hui avec ses hommes, son histoire, son passé glorieux et ses richesses et elle se portera bien dans le futur. «La stabilité du pays est maintenue grâce aux efforts de l'Armée nationale populaire (ANP) qui a pu combattre le terrorisme». De son côté, le wali, Mohamed Bouderbali, est revenu sur le parcours héroïque d'Amirouche qui est d'après lui un homme éternel, symbole de résistance et de nationalisme pour les futures générations, tout en affirmant que ce genre de commémoration a pour objectif lutter contre l'oubli de ces martyrs qui ont sacrifié leur vie pour libérer l'Algérie. «Cet homme fut un stratège de la guerre de Libération nationale et a pu affronter le colonialisme français qui l'a surnommé «le lion de Djurdjura». Il fut le rassembleur des chefs de commandement des six wilayas historiques durant la guerre de Libération nationale lors de la tenue du Congrès de la Soummam du 20 Août 1956, a-t-il dit. Pour de nouveaux manuels d'histoire Lors de son intervention, le fils du Colonel Amirouche, en sa qualité président de la Fondation Amirouche, Nordine Aït Hamouda a tiré à boulets rouges sur le deuxième président de l'Algérie indépendante, Houari Boumediène, en affirmant que le colonialisme français n'a pas fait de Amirouche ce qu'a fait de lui Boumediène. «Le colonialisme français a tué Amirouche, mais Boumediène l'a emprisonné jusqu'en 1983. Il faut écrire le parcours de Amirouche depuis son engagement dans la guerre de Libération nationale jusqu'à ce qu'il tombe au champ d'honneur». Dans le même ordre d'idées, il a attiré l'attention sur les manuels d'histoire pour apprendre aux futures générations la vraie histoire de l'Algérie puisque d'après lui, certains faits sont erronés et des dates sont fausses. «Nous ne pouvons pas glorifier Okba Ibn Nafaa et oublier Koceïla le résistant. Tant que nous n'avons pas une vision apaisée de l'histoire, les Algériens continueront à douter de leur nationalité, de leur langue, de leur histoire. Le parcours de Amirouche nous donne le droit de nous battre pour l'unité et la grandeur de ce pays. Si nous sommes prêts à mourir pour lui, il faut que les uns et les autres sachent que nous ne sommes pas prêts à laisser le moindre pouce de notre liberté, de notre langue et de notre culture», a-t-il insisté. Par ailleurs, le ministre a assisté à la cérémonie de remise de reconnaissance aux compagnons de Amirouche attribuée par la Fondation qui porte le nom de ce martyr aux familles de ces militants. A citer : Rachid Adjaoud qui était le SG de Amirouche, le Pr Lalliam Mustapha, Djoudi Attoumi, Hamou Amirouche et le général Ben Maalem. A souligner que suite aux critiques faites par la société civile sur la mauvaise conception de la statue érigée à l'effigie du Colonel Amirouche au lieudit «La tranchée», à l'entrée de la daïra de Ath-Yenni qui a été inaugurée à l'occasion du 55e anniversaire de la mort de ce révolutionnaire (28 mars 2014), Nordine a annoncé solennellement le changement de cette statue incessamment.