Le projet de reconstruction d'un consensus national offre «un cadre approprié pour le traitement systématique de la question sociale intimement liée à la politique et à l'économie», a estimé, hier à Alger, le Premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Hadj Djilani. «Le projet de reconstruction d'un consensus national offre un cadre approprié pour le traitement systématique de la question sociale, intimement liée à la politique et à l'économie», a-t-il indiqué lors d'une allocution prononcée lors de la «journée du militant». Pour le premier responsable de ce parti, le dialogue social «à lui seul ne permet pas de normaliser la situation car les causes de l'instabilité sont certes économiques et sociales mais avant tout politiques». M. Hadj Djilani a observé que «la crise multidimensionnelle, politique, économique, sociale, culturelle et environnementale» nécessitait «une approche globale», ajoutant que le projet de consensus national offrait un «cadre approprié pour une approche systématique». Pour le FFS, «au plan politique, il y' a un problème de légitimité des institutions qui ne date pas d'aujourd'hui». Le peuple algérien post indépendance, ajoute Hadj Djilani, «n'a pas exercé librement son droit à l'autodétermination. Les élections n'ont jamais permis l'émergence d'institutions réellement démocratiques représentatives de la population». Pour le FFS, «la crise touche toutes les catégories de la population et toutes les régions du pays et, de ce fait, nécessite la contribution de tous les acteurs politiques et ceux de la société civile». «C'est pour cette raison que le projet de reconstruction d'un consensus national se veut inclusif, avec la participation des formations politiques du pouvoir et de l'opposition, des organisations non gouvernementales et d'autres acteurs de la société civile», explique le premier secrétaire du FFS qui considère que «la crise sociale a pour cause première le statu quo politique». Pour M. Hadj Djilani, «le dialogue social mené par le gouvernement, sans l'engagement des acteurs politiques et sociaux représentatifs, a ses limites car superficiel, partial et partiel». Il a expliqué que sur le plan économique, le pays ne parvenait pas encore à «amorcer un décollage, étant tiré vers le bas par sa dépendance aux hydrocarbures en baisse sur le plan des réserves et des prix», ajoutant qu'au plan social, le pays ne dispose plus de «ressources suffisantes pour assurer un niveau de vie décent à une population croissante et une protection sociale des plus démunis». Au plan organique, le premier responsable du FFS a indiqué que la commission nationale pour la préparation du congrès extraordinaire du parti devant renouveler les membres de l'Instance présidentielle avait été installée. Le FFS a décidé en mars dernier de convoquer un congrès extraordinaire le 20 avril prochain pour «compléter» la composante de l'Instance présidentielle du parti, suite au départ de trois de ses membres. Par ailleurs, un hommage a été rendu à Ali Mecili, compagnon de feu Hocine Ait Ahmed, assassiné à Paris en 1987, qui symbolise pour le FFS «le combat pour les libertés et les droits humains afin que nul n'oublie son sacrifice pour une Algérie libre», a relevé M. Hadj Djilani.