Evénement littéraire devenu incontournable, le Salon du livre de Boudjima, cette localité de la Kabylie maritime située à un peu plus d'une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale du Djurdjura, revient la semaine prochaine, soit les 19, 20 et 21 avril en cours. Trois jours durant, auteurs, éditeurs etc occuperont cet espace dédié au livre, au savoir et à la lecture, à savoir la bibliothèque communale baptisée au nom de l'immense dramaturge Mohia. Dans son préambule, annonçant la tenue de cet important événement littéraire, Assia Yacine, présidente de l'association : «Un livre, Une vie» basée à Dijon en France et qui est un important partenaire du salon avec Lyra, Anza, l'APC de Boudjima, l'ACABM et la LACD, écrit : «La ville de Boudjima relève à nouveau un véritable défi en organisant avec ses partenaires, la 5e édition du salon du livre les 19, 20 et 21 avril 2018». Une manifestation majeure riche et lumineuse pour la région qui se déroule à la bibliothèque Mohya à Boudjima. Cet évènement propose à un large public, jeune et adulte, à découvrir la richesse de la création littéraire. Il permet aussi les rencontres avec les auteurs et offre aux professionnels de la chaîne du livre et au public une occasion de découvertes, d'échanges et de débats. Outre le fait de remettre le livre, la lecture et plus largement le savoir au cœur des préoccupations de la population, de nombreuses animations, conférences, débats, ateliers jeunesse conte, écriture, créations artistiques, permettent à chacune, chacun de participer, de s'enrichir, de se nourrir dans une ambiance joyeuse. Cette année, la littérature amazighe est le sujet de nombreuses interventions dans un contexte de revendication d'une revalorisation et d'une promotion de la culture amazighe. La littérature amazighe interroge sur ses spécificités, le passage de l'oralité à l'écriture, sa place actuelle, ses perspectives d'avenir, ses relations aux autres langues et cultures dominantes, autant de questions qui trouvent des éclairages au cours des conférences et des échanges qui s'en suivent. D'éminents chercheurs, écrivains, honorent ce salon de leur présence et apportent leur précieuse contribution. En avril 2017, tel a été le cas de Noureddine Saadi. Il nous a quittés en décembre 2017. Son dernier roman, «Boulevard de l'abîme» a été publié aux éditions Barzakh en octobre 2017. Noureddine Saadi était un témoin et un acteur majeur de la scène culturelle algérienne. C'était un homme d'engagement pétri d'humanité, un militant d'une Algérie plurielle, solidaire, ouverte, généreuse, d'égalité et de progrès. Un programme bien étoffé Après d'intenses préparatifs qui ont duré des semaines, le programme tracé par les organisateurs est à la hauteur de ce salon qui a pris de l'altitude. Il attire en effet des écrivains aussi bien de renom que ceux qui arrivent dans le monde complexe de l'écriture et de la littérature. Ce salon se distingue par l'humilité, cette possibilité donnée aux lecteurs de divers horizons de se frotter aux auteurs sans tabous, sans barrière à travers des conférences débats, des conférences de haute voltige et aussi des ventes dédicaces. La cérémonie d'inauguration aura lieu le jeudi 19 avril à 10h00 et elle sera suivie par «Un livre, un auteur», un espace dédié aux auteurs pour présenter leurs œuvres. Ça sera à Frédérique Devaux Yahi d'inaugurer ce cycle de présentation de livres avec son ouvrage intitulé : «De la naissance du cinéma kabyle». Ensuite place à deux conférences de haut niveau avec «Langues en péril, langues en devenir» par Rabah Sebaa et «Place et rôle de la Kabylie dans le monde amazigh» avec Younes Adli. Au deuxième jour, ça sera au tour de Amina Mekahli et de Amine Zaoui de présenter respectivement leurs romans «Nomades brûlants» et «La boite de noire l'islam». Dans l'après-midi le public aura droit à une conférence «Tamazight, de la décadence à la renaissance» par Tarik Djerroud et une table ronde «Hommage à Noureddine Saadi », animée par Abdelmadjid Merdaci, Sofiane Hadjadj, Youcef Tounsi et Habib Tengour. Au troisième jour, on notera, toujours dans l'espace «Un livre, un auteur», Zarouri Mustapha qui présentera «D wagi i dasirem-iw» et Kheir-Eddine Merrad Boudia avec «Excuses d'outre tombe». Durant l'après-midi, place à une table ronde «Résurgences identitaires» animée par Said Chemakh, Allaoua Rabhi et Amar Ingrachen. La dernière conférence sera animée par Rachid Oulebsir sous le thème : «Si Moh Ou M'hend, vecteur de sauvegarde de la culture amazigh». S'agissant des auteurs, on citera la participation de Rachid Boudjedra, Amine Zaoui, Amar Ingrachene, Abdelmadjid Merdaci, Tarik Djerroud, Rabah Sbaa, Habib Tengour et bien d'autres encore. En tout quelques 70 auteurs participent à cette 5e édition en plus de vingt-six (26) maisons d'éditions comme Casbah, Apic, Dalimen, Alpha, Afriwen, Tafat, El Amel, Franz Fanon etc. On notera aussi des ateliers masques et dessin, création artistique, conte et écriture, conte, Récup'Art, la réalisation d'une gigantesque fresque par les étudiants de l'Ecole des Beaux Arts d'Azazga ainsi que de l'animation avec Slim Ray Amazigh, Noureddine Aït Slimane et le groupe Free Head.