Privée sur blessures ou suspension de ses habituels avant-centres, l'Angleterre s'apprête à disputer mardi en Ukraine en éliminatoires du Mondial-2014 un match décisif avec une ligne d'attaque expérimentale. Danny Welbeck, auteur d'un doublé vendredi contre la Moldavie (4-0) mais suspendu mardi, et Daniel Sturridge, auteur de cinq buts en quatre matches depuis août mais forfait car sa cuisse est insuffisamment remise, sont ainsi les derniers à avoir rejoint la longue liste des absents à Kiev. Dans celle-ci, se trouvaient déjà pèle-mêle Wayne Rooney et Andy Caroll (blessés) ou encore Darren Bent et Gabriel Agbonlahor (non retenus). Avant d'aborder un match capital pour avancer sereinement vers le Brésil l'été prochain, le sélectionneur Roy Hodgson doit donc se creuser les méninges pour savoir à quel rescapé confier la pointe de son attaque et qui est le plus à même d'épauler le nouveau N.9 sur les côtés. Jermaine Defoe, qui présente les meilleures statistiques parmi les attaquants présents (54 sélections, 19 buts), a été supplanté à Tottenham par Negredo depuis la reprise et Hodgson a donc misé sur l'improbable Rickie Lambert. Alors qu'il découvre à 31 ans le niveau international, l'attaquant de Southampton, un joueur "à l'ancienne", a justifié sa confiance en décochant deux coups de têtes gagnants lors de ses deux premières sélections. "Certains ont manifestement considéré que la sélection de Lambert était uniquement due aux absences mais le fait est qu'il a été sélectionné parce qu'il le mérite. Je n'ai aucun doute à son sujet", a assuré son sélectionneur. Une sélection qui fait d'autant plus parler que le pays est actuellement traversé par un intense débat sur le nombre d'étrangers en championnat qui empêchent les joueurs sélectionnables de percer au plus haut niveau. Toujours-est-il que le sélectionneur nommé avant l'Euro-2012 présente un bilan honorable de onze victoires, sept nuls et une défaite. Il peut aussi se vanter d'avoir vu son équipe muette une fois seulement en 19 matches, lors de l'élimination aux tirs au but contre l'Italie en quart de finale. Mais l'Angleterre, après avoir longtemps couru derrière le Monténégro dans le groupe H, vient d'en prendre la tête au goal average à trois matches de la fin des qualifications et l'heure n'est plus aux risques. Elle doit maintenant d'abord veiller à contrôler, outre le Monténégro, l'Ukraine, à un point d'elle, et même la Pologne (4e à 5 unités derrière) contre laquelle elle achèvera son parcours le 15 octobre. "On ne part pas là-bas en Ukraine pour essayer de ramener un nul, a prévenu l'ailier Theo Walcott. Les Ukrainiens devront sortir et je pense que cela peut tourner en notre faveur". En déplaçant vendredi soir le débat autour de James Milner, un joueur qu'il apprécie et qui devrait remplacer Welbeck --même si le Citizen est moins à l'aise à gauche puisque Walcott est actuellement indéboulonnable à droite--, Hodgson a semblé céder au pragmatisme. Les neufs buts inscrits vendredi par l'Ukraine contre Saint-Marin l'incitent peut-être à adopter un schéma plus défensif dans lequel Milner, plus milieu à tout faire que véritable ailier, tombe à point nommé pour rappeler que les absents ont toujours tort.