Un véritable drame vient de se dérouler au large d'Oran. Pas moins de quinze candidats à l'émigration clandestine ont trouvé la mort par noyade suite au naufrage de leur embarcation, hier matin, au large de Cap Falcon, dans la commune d'Aïn El Turck, (Oran) selon la Protection civile. Dix neuf autres personnes ont pu être sauvées lors de cette traversée, selon la même source qui croit savoir que les mauvaises conditions climatiques ayant sévi dans la région seraient la cause du naufrage de cette embarcation, à bord de laquelle se trouvaient au total 34 personnes qui tentaient de rejoindre les côtes espagnoles, précise-t-on de même source. L'intervention des éléments des gardes-côtes et de la Protection civile a permis de sauver d'une mort certaine 19 autres candidats à l'immigration clandestine, qui ont été évacués vers l'hôpital d'Aïn El Turck. Dans la même journée d'hier toutefois, selon chargé de la communication des gardes-côtes d'Oran, l'embarcation pneumatique qui transportait ces "harraga" provient du Maroc. "Suite à un avis de recherche émanant des autorités espagnoles, en date du 27 avril dernier, faisant état de 39 candidats à l'émigration clandestine, tous de ressortissants africains, ayant pris le départ depuis les côtes de Nador ( Maroc) pour rallier les côtes espagnoles, les unités territoriales des garde-côtes, en patrouille en mer, ont découvert dimanche, à 2 miles au Nord de Cap Falcon, 15 corps sans vie de subsahariens à bord d'un pneumatique et secourus 19 autres migrants clandestins", a précisé la même source. Ce qui est par contre nouveau en ce qui concerne cette «traversée» de la Méditerranée, est le fait que les 34 personnes à bord de l'embarcation, âgées entre 20 et 40 ans sont toutes de différentes nationalités africaines. Une information qui intervient en plein débat sur l'émigration clandestine et le «mauvais sort» qui serait réservé par l'Algérie aux migrants subsahariens notamment et dont la «levée de bouclier» a suscité les réactions de plusieurs hauts responsables (le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur, celui des Affaires religieuses...). Ceci dit, bien qu'il est précisé que les migrants ont entamé la traversée à partir du Maroc, le débat sur non seulement l'émigration clandestine mais aussi ces réseaux de trafic de migrants évoqués justement dans les réactions des responsables du pays est relancé de plus belle. Bien que les côtes algériennes ne soient pas «pourvoyeuses» de flux migratoires importants vers l'Europe (sur les 6 000 migrants ayant rejoint les côtes italiennes ces six derniers mois, recensés par l'agence Frontex, 2% seulement sont partis d'Algérie selon un responsable du ministère de l'Intérieur), le «risque» demeure grand comme l'explique le même responsable. M. Hacène Kacimi, directeur des études chargé de la migration au ministère de l'Intérieur, précise à ce propos que la fermeture (par l'Europe) des frontières maritimes orientales, occidentales et centrales, ainsi que celles de la Libye aux migrants africains peut pousser ces derniers à se rabattre sur l'Algérie.