Le parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) digère mal la décision du Mouvement démocratique et social (MDS) de présenter un candidat aux élections présidentielles de 2019. Et ce n'est pas tant cette participation que l'identité du candidat qui dérange la formation de Idriss Moulay Chentouf, lui-même ancien cadre du MDS du temps de son ancien chef charismatique, le regretté Hachemi Cherif. En effet, le candidat du MDS, Fethi Gheras, est, selon le PLD, un ex-membre du FIS dissous. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau national, le PLD dont les dirigeants sont des transfuges du MDS, a dénoncé une double trahison du MDS d'aujourd'hui, «qui non seulement annonce sa participation avant toute la classe politique aux prochaines élections présidentielles mais présente un candidat, Fethi Gheras, qui n'est rien d'autre qu'un ancien militant du... FIS!». Dans son communiqué, le parti dénonce toute la classe politique que «ni la situation sécuritaire qui est pourtant alarmante, ni l'impasse politique dans laquelle est enlisée le pays ne semblent l'effrayer outre mesure». «Le PLD considère que l'élection présidentielle prévue en 2019 n'est pas la solution à la crise. Bien au contraire, celle-ci risque d'ouvrir une brèche à une aventure incontrôlable et d'hypothéquer dangereusement l'unité du pays», souligne le parti. Il prône «une sortie de crise confortée par l'ANP». «Grâce au crédit dont jouit l'institution militaire auprès du peuple, les forces patriotiques en synergie avec l'ANP seront en mesure de mener pacifiquement une transition républicaine dont le but essentiel sera de consacrer la rupture définitive avec le système, condition sine qua non pour entamer une voie salutaire vers la construction de l'Etat de droit», soutient-il, affirmant que le pays a besoin d'institutions fortes, démocratiquement élues et normées aux valeurs de la rationalité et de la compétence. Le parti de Moulay Chentouf cite une citation du regretté Hachemi Cherif «Ce n'est pas la question du pouvoir qui est fondamentalement ni principalement en jeu, mais la question de l'Etat, de son contenu et sa forme». Le PLD a profité de l'occasion de la fête des travailleurs de demain pour évoquer la situation socio-économique du pays. «Les premiers Mai se suivent et se ressemblent en Algérie. Le pays est dans une morosité pesante et l'humeur des travailleurs n'est plus à l'optimisme. L'Algérie entière transpire la colère. Contestations et foyers d'incendie s'y multiplient. Le système fissuré fuit de toute part. Après un torrent de désillusions, le peuple algérien avance dans un véritable champ de mines vers un avenir hypothétique. Un contexte international explosif, une impasse politique interminable et l'absence totale de projet national en sont les causes principales», analyse le parti pour qui «la situation sociale de très larges couches de la population, classe moyenne comprise, est alarmante d'autant que la morsure du chômage est particulièrement douloureuse».