Le PLD décrit dans un hommage à El Hachemi Cherif, fondateur et président du MDS, une Algérie qui sombre «dans les brumes épaisses de l'incertitude». Le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) de Moulay Idriss Chentouf, est revenu, dans une déclaration rendue publique hier, sur la disparition d'El Hachemi Cherif, fondateur et président du MDS, le 2 août 2005. «Hachemi, tu nous as dit adieu un 2 août 2005, après avoir livré un combat courageux contre la maladie. Ton absence, trou noir de notre existence, est toujours un abîme de douleur et d'amertume. Mais contre toute attente, les 13 ans de séparation et de solitude nous ont endurcis et renforcés dans notre détermination au combat. Nous voulions peut-être, Hachemi, te rassurer en te démontrant que ton héritage est toujours vivant !» écrit le bureau politique du PLD, dirigé par Moulay Chentouf, lequel a longtemps milité avec lui contre l'intégrisme et pour la démocratie. Le PLD décrit dans cet hommage une Algérie qui sombre «dans les brumes épaisses de l'incertitude». «La nation demeure la variable d'ajustement d'un pouvoir qui a fait de la prospérité du peuple l'angle mort de ses objectifs. La polarisation des richesses ne fait que s'accentuer dans la société en opposant, dans un quotidien insupportable, les îlots de l'opulence aux territoires meurtris par la misère et la maladie», poursuit cette formation politique, qui estime que «l'Algérie aurait pu connaître une trajectoire bien meilleure» si ce n'était ce «système fonctionnant sur la prédation et la corruption, arc-bouté sur une gouvernance où culminent la gabegie, l'incurie et le népotisme, a réussi, pour l'instant, à ajourner ses attentes et ruiner ses espoirs». Le parti de Moulay Chentouf a relevé le climat d'intolérance exacerbée par le «diviser pour régner» d'un pouvoir retors qui «a multiplié les œillères dans les mentalités, élevé les murs de la haine dans les esprits et allumé les feux de la discorde entre régions du pays». «Son objectif : briser la fraternité séculaire dans laquelle a été forgée l'unité, pour rester toujours maître du jeu politique. Sinon comment expliquer les arrestations de patriotes au M'zab, en Kabylie et aux Aurès ? Ce jeu particulièrement malsain est générateur du pire. Instrumentaliser les identités à des fins politiques conduira fatalement aux guerres de religion et à la partition du pays», prévient le PLD, qui revient sur la justesse des analyses du défunt El Hachemi Cherif. Le PLD estime qu'«heureusement camarade, tu as eu le temps et surtout la force de nous transmettre les fruits d'une analyse puissante et pertinente !» «S'il y a bien un trait de génie à te reconnaître, c'est celui d'avoir saisi très tôt ce qu'est l'islamisme politique. Tu en as compris la nature profonde, mis à nu sa duplicité et identifié comme une idéologie fasciste. Tu es arrivé à la conclusion définitive que le système n'est plus réformable. Sa place, clameras-tu, est dans la poubelle de l'histoire !» poursuit le bureau du PLD, pour lequel le défunt El Hachemi Cherif avait «magnifiquement synthétisé» la situation du pays dans «sa célèbre formule de "la double rupture", dont la justesse politique est toujours d'une brûlante actualité !»