Les enseignants qui s'apprêtaient à partir en retraite sont appelés à la rescousse pour combler le manque en matière d'encadrement pédagogique. Une procédure à laquelle le ministère de l'Education nationale (MEN) a eu recours pour assurer les cours à tous les élèves. Une instruction en direction des enseignants atteignant l'âge de départ à la retraite a été donnée par le ministère les obligeant à retarder leur retraite. Au nombre de 12 000, ces enseignants qui s'apprêtent à quitter le secteur sont appelés à prolonger leur service pour une année. Le ministère a également fait appel, pour les mêmes motifs, aux enseignants des établissements techniques pour prendre en charge certaines matières comme la langue anglaise et l'informatique. Les retards accusés dans l'affectation des enseignants recrutés par voie du concours organisé en août et le départ à la retraite d'environ 40% d'enseignants sont derrière la démarche du ministère. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a critiqué cette manière d'agir en la qualifiant d'«insensée». «Cette démarche n'a aucun sens pratique et ne va aboutir à rien», juge le président du CLA, Idir Achour, joint hier par téléphone, tout en soulignant que «la nature de ce métier oblige certains professeurs à mettre fin à leur carrière avant même l'âge légal de départ à la retraite. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle beaucoup d'entre eux réclament une retraite anticipée, et ce, après 25 ans de service. Prendre des décisions «arbitraires» ne règle nullement les problèmes du secteur qui s'accumulent davantage, selon le président du CLA. Les besoins réels du secteur exigent le recrutement de 30 000 nouveaux enseignants pour un encadrement adéquat pour les apprenants. Le même commentaire a été fait par ledit syndicat concernant le recours à des personnes non qualifiées pour enseigner des matières qu'ils ne maîtrisent pas. Tout en accusant la tutelle de faire dans le «bricolage», le CLA a tenu à dire que ce n'est pas les solutions qui manquent mais c'est la volonté politique qui fait défaut. Le problème, a-t-il dit, se pose dans les langues étrangères et les mathématiques, notamment dans les wilayas de Sud. Le CLA propose à ce sujet le recours aux listes d'attente des lauréats du concours d'enseignants.