Des milliers de Jordaniens sont descendus dans les rues d'Aghwar, ville frontalière avec la Palestine occupée, pour revendiquer la rupture des relations avec Israël. Tandis que certains pays arabes disent qu'ils souhaitent lancer la coopération avec Israël, l'opinion publique dénonce. Opposés à la décision de Donald Trump de déménager l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods, des milliers de Jordaniens sont descendus dans les rues d'Aghwar et ont réclamé la rupture des relations de leur pays avec Israël. Des forces politiques, des nomades, des syndicalistes venant de toute la Jordanie ainsi que du camp des déplacés palestiniens ont participé à la manifestation à l'appel des mouvements islamiques. Les raisons de leur indignation : le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Al Qods et la normalisation des relations de certains Etats arabes avec le régime d'Israël, rapporte le site Palestine Al-Yawm, dit la télévison iranienne. Ils ont également réclamé la rupture des relations d'Amman avec Tel-Aviv et la résiliation de l'accord de paix conclu. Malgré la vague de protestation, l'ambassade américaine à Tel-Aviv sera officiellement transférée à Al Qods le 14 mai prochain. Israël fête demain le 70 e anniversaire de sa fondation. Les festivités auront lieu avec l'instauration de l'ambassade américaine à Al Qods occupée. Le président américain a reconnu Al Qods occupée comme capitale d'Israël. La Ligue arabe a réagi timidement. L'Organisation de la Conférence islamique a dénoncé la décision du président américain. Les Palestiniens sont abandonnés par certains pays du Golfe qui préfèrent la coopération avec Israël. Le ministre des Affaires étrangéres de l'Arabie saoudite a, dans un entretien accordé, il y a quelques mois, à un média occidental, dit que le royaume n'abandonnera pas la coopération avec Washington pour Al Qods. Les Palestiniens protestent, depuis, tenant, à Ghaza, la grande marche du retour. Israël oppose la répression contre les protestataires, et 52 Palestiniens ont été tués depuis. L'Arabie saoudite a salué le retrait par Washington de l'accord avec l'Iran, et le Bahrein a cautionné les frappes menées par Israël à Damas. Certains pays du Golfe disent être du côté d'Israël, éloignant les négociations de paix engageant Israël et la Palestine. D'où la colère populaire en Jordanie. Les ambassadeurs saoudien et bahreïni en poste au Caire, respectivement, Oussama Naqli et Rached ben Abderrahmane Al-Khalifa, ont participé à une fête organisée à l'occasion des 70 ans du régime factice israélien, à l'hôtel Ritz-Carlton, sur la place al-Tahrir du Caire en Egypte, a révélé le site d'information Safa citant une source diplomatique.Oussama Naqli, fraîchement nommé par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane en tant que nouvel ambassadeur d'Arabie, a été montré avec son homologue israélien, David Govrin au Caire. Les deux hommes ont longuement discuté, rapporte la source. S'agissant de la participation des hauts diplomates saoudien et bahreïni à cette fête controversée, le média palestinien, Safa note que cette présence témoigne que «ces deux pays arabes prennent Israël pour un vrai allié dans la région» Toujours selon Safa, l'ambassadeur d'Israël au Caire a déclaré lors de la cérémonie que le prince héritier saoudien compte parmi les partenaires d'Israël dans les projets qui devraient bientôt être réalisés dans la région. Israël a réclamé, il y a quelques jours, aux pays du Golfe de dire publiquement qu'ils coopèrent avec l'Etat hébreu. Ces pays sont connus. Il s'agit de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Bahrein et du Maroc. Le président américain a jeté les bases d'une nouvelle guerre «En diabolisant Téhéran, Trump a jeté les bases sur lesquelles peut émerger une nouvelle guerre», a écrit dans le journal autrichien Der Standard le politologue Anderen Heinz Gartner, en commentant la décision de se retirer de l'accord iranien. En commençant à diaboliser Téhéran, le Président américain a jeté les bases d'une nouvelle guerre, a écrit pour le journal autrichien Der Standard le politologue Anderen Heinz Gartner. Ainsi, déjà en 2016 au cours de sa campagne, Donald Trump a non seulement «récupéré» la critique du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui n'a rien laissé de l'accord nucléaire conclu avec l'Iran en 2015 mais a également évoqué son désir de le rompre, rappelle le journaliste. «Peu importe que l'Iran ait suivi de près les dispositions de l'accord», a-t-il souligné. Après le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien, Téhéran pourrait tenter de convaincre l'Europe, la Russie et la Chine de le maintenir en vigueur, suppose le politologue autrichien. «Les Européens vont d'abord s'en tenir à la rhétorique. Cependant, après un certain temps, ils ne seront pas en mesure de fournir beaucoup de résistance à M.Trump par peur des sanctions américaines, dont le chef de la Maison-Blanche a une nouvelle fois menacé pendant son discours», est persuadé Anderen Heinz Gartner. Quant à Israël, il pousse les Etats-Unis à cause du «comportement de l'Iran» vers une intervention militaire et «montre une activité» en Syrie. «En tant que motif, ce serait soit l'explosion d'un missile au nord d'Israël, dont l'Iran sera accusé du lancement, soit un incident militaire dans le détroit d'Ormuz avec la participation d'un torpilleur iranien et d'un navire de guerre américain», poursuit l'auteur. Selon une étude de l'Université de Stanford, une grande majorité des Américains autoriseraient même une frappe nucléaire contre l'Iran si elle ne ferait pas plus de 2 millions de morts parmi les Iraniens, explique le journaliste. «Comme cela arrive souvent, les puissances, délibérément ou par défaut, marchent d'un pas incertain vers une nouvelle guerre. Les conséquences affecteront tous ceux qui, dès le début, n'ont pas eu le courage de défendre l'accord de Vienne», a-t-il conclu.