Le ministère de l'Agriculture a décidé «d'adopter la méthode de stockage par le froid de l'ail comme dispositif de régulation et organisation de la filière», a déclaré à Teleghma (Mila), le sous-directeur du développement des filières végétales au ministère de l'Agriculture, Mokrane Maâmar. La production prévisionnelle nationale d'ail avoisinera 1,8 million quintaux contre 1,2 million quintaux la saison passée, a affirmé ce responsable lors d'une rencontre sur «la régulation de la filière de l'ail», tenue au centre culturel islamique de Teleghma qu'il a qualifiée de «capitale de l'ail» après des rencontres similaires organisées par le ministère à El Oued et Médéa, également connues pour leur culture de cette plante potagère vivace. De son côté, le wali de Mila Ahmouda Ahmed Zineddine a invité durant la rencontre qui a réuni les représentants de 12 wilayas de l'Est les opérateurs à investir dans le stockage et la transformation de l'ail pour permettre à l'Algérie de s'auto-suffire en ce produit agricole au plus tard dans les deux prochaines années. Boudjemaâ Hansali, représentant des conseils professionnels de la filière, a insisté sur l'organisation de la filière de l'ail en relevant que l'importance de la récolte de cette saison dont l'écoulement sur le marché suscite déjà «les appréhensions des agriculteurs face à la baisse des prix qui pose avec acuité le problème de commercialisation». Pour sa part, le directeur général de l'Office national des légumes et des viandes, Farid Abdouch, a souligné que le dispositif à adopter par le ministère de tutelle et l'office sera axé sur le soutien au stockage pour réguler la commercialisation. En marge de la rencontre, une exposition a été organisée sur les variétés d'ail produites et le matériel de récolte. Des entreposeurs d'ail y ont également pris part. Nabil Guechtal, producteur, entreposeur et transformateur d'ail de la wilaya de Sétif, a indiqué que l'ail pelé ou pulvérisé peut se conserver jusqu'à cinq ans et a annoncé à l'occasion une première opération d'exportation de 80 tonnes d'ail vers la France en «septembre prochain». La rencontre a donné lieu à plusieurs interventions sur la sélection des semences et les conditions de stockage pour une réutilisation des semences données par des experts de l'institut techniques des cultures maraîchères et industrielles, du Centre national de contrôle et certification des semences et plants et l'office national des légumes et viandes.