Les Etats-Unis et la Russie ont décidé de se retrouver à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre pour essayer de fixer une date pour la conférence de paix sur la Syrie, a annoncé hier John Kerry, le chef de la diplomatie américaine. «Nous allons nous retrouver à nouveau à New York autour du 28 septembre (...) pour voir s'il est possible de trouver une date pour la conférence», a déclaré le secrétaire d'Etat américain après une réunion avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, ont tenu une réunion hier à Genève avec l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, avant de reprendre leurs discussions sur le contrôle de l'arsenal chimique syrien. M. Brahimi est en charge de la préparation d'une conférence internationale dite Genève-2 pour rechercher une solution politique au conflit syrien. Sa mission est totalement dans l'impasse depuis des mois faute de consensus international. La conférence Genève-2, censée reprendre les lignes de l'accord international signé à Genève le 30 juin 2012, doit réunir à une même table des responsables du régime syrien et de l'opposition pour essayer de trouver une solution politique négociée entre Damas et la rébellion. Pas de Genève-2 sans accord sur les armes chimiques «La décision d'établir un contrôle international sur les armes chimiques syriennes est indispensable pour réunir la nouvelle conférence de paix sur la Syrie (Genève-2)», a déclaré de son côté l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «Nous attendons avec impatience le début du travail sur les armes chimiques en Syrie. Ce travail est crucial en lui-même, mais aussi pour nos efforts visant à bien organiser la conférence Genève-2», a indiqué M. Brahimi. MM. Lavrov et Kerry se trouvent actuellement à Genève où ils évoquent l'initiative russe visant à placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international. L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie s'est également rendu à Genève pour rencontrer les deux interlocuteurs. Lors d'une conférence de presse tenue jeudi à l'issue de son entretien avec M. Kerry, le diplomate algérien a déclaré que la convocation de la deuxième conférence internationale sur la Syrie ne serait possible que lorsque les Etats-Unis et la Russie auraient réglé le problème des arsenaux chimiques de Damas. L'ONU réitère son appel en faveur d'une conférence pour la paix Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Vuk Jeremic, a soutenu jeudi qu'il était plus que jamais temps d'organiser une conférence pour la paix en Syrie. «Je suis convaincu qu'il est maintenant crucial de pousser pour la tenue d'une conférence internationale pour la paix en Syrie. Un accord conclu au travers d'un dialogue politique est le seul moyen de mettre fin à l'effusion de sang et j'exhorte les Etats membres à agir pour parvenir à cet objectif. Une militarisation continue ne ferait qu'aggraver les souffrances du peuple syrien et radicaliser davantage le conflit», a-t-il poursuivi. Les développements en Syrie dans les semaines à venir «pèseront lourdement sur la sécurité et le bien-être du Moyen-Orient et peut-être du monde entier», selon lui, ajoutant que tous les efforts de la communauté internationale doivent être mis au service d'une cessation immédiate et conditionnelle des hostilités et d'un rapprochement des parties au conflit dans le cadre d'un dialogue. Si les allégations selon lesquelles des armes chimiques auraient été utilisées par l'une de ces parties s'avéraient fondées, «les Etats membres de l'ONU devraient faire preuve d'unité et fournir une réponse appropriée, dans le respect complet du droit international et du rôle central que la Charte des Nations unies reconnaît au Conseil de sécurité», a préconisé M. Jeremic.