Pour soutenir la croissance économique mondiale, l'Arabie saoudite a annoncé qu'elle veillerait à ce que le monde soit approvisionné adéquatement en pétrole, alors que l'Inde a exprimé sa frustration quant aux prix du pétrole atteignant 80 dollars le baril pour la première fois depuis 2014. Le ministre saoudien de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minérales, Khalid El Falih a appelé le ministre indien du Pétrole, Dharmendra Pradhan, pour l'assurer que soutenir la croissance économique mondiale était «l'un des objectifs clés du royaume», a déclaré le ministère saoudien dans un communiqué. «Il (Falih) a réitéré son engagement envers la stabilité du marché et le Royaume avec d'autres producteurs, assurera la disponibilité des approvisionnements adéquats pour compenser toute insuffisance potentielle», indique le communiqué. La déclaration d'El Falih est venue alors que les prix du pétrole remontaient jeudi à 80 dollars le baril pour la première fois depuis 2014 en raison de préoccupations croissantes concernant les perturbations des exportations pétrolières iraniennes en raison des nouvelles sanctions américaines et de la chute de la production au Venezuela. Le ministre indien du Pétrole s'inquiétait, lui, de l'escalade des prix et de son impact sur les consommateurs, et en particulier sur l'économie indienne, le troisième plus grand consommateur de pétrole au monde. «J'ai exprimé ma préoccupation concernant la hausse des prix du pétrole brut et son impact négatif sur les consommateurs et l'économie indienne et a réitéré le besoin des prix du pétrole brut stables et modérés», a déclaré Pradhan dans un communiqué. Jeudi, le cours du baril était monté, dans la matinée, jusqu'à 80,18 dollars, en hausse de 90 cents par rapport à la clôture de mercredi, avant de retomber un peu en dessous des 80 dollars. Pour sa part, le baril de light sweet crude (WTI) pour échéance en juin s'échangeait à 72,07 dollars en hausse de 58 cents par rapport à la clôture de la veille. La hausse avait été alimentée depuis la veille par l'annonce d'un recul des stocks de brut aux Etats-Unis de 1,4 million de barils et d'une très forte baisse des réserves d'essence de 3,8 millions de barils. Selon un analyste, la progression des cours est «impressionnante», d'autant que l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a rapporté une hausse des exportations de pétrole américain et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a averti d'un ralentissement de la demande mondiale de pétrole», deux annonces qui devraient en théorie peser sur les prix. Les cours étaient par ailleurs soutenus ces derniers jours par les inquiétudes quant à la production iranienne et vénézuélienne, alors que les Etats-Unis ont décidé de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien. «La baisse continue de la production de pétrole au Venezuela est simultanément en train de tirer vers le bas la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), avaient souligné des analystes. L'incertitude sur la production iranienne, après la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire et le retour des sanctions, a également contribué à la hausse des cours ces dernières semaines, alors que le groupe français Total a indiqué qu'il ne mènera pas à terme un grand projet gazier entamé en juillet 2017 à moins d'obtenir une dérogation de la part des autorités américaines.