Les mois de mai et avril ont été particulièrement pluvieux, occasionnant des pertes humaines et dégâts matériels importants. Ce triste constat se répète chaque hiver à l'image des commissions dépêchées pour mener des enquêtes sur les lieux touchées. Suite aux dernières intempéries, il a été décidé l'envoi en urgence, est-il précisé, d'une commission interministérielle dans les régions qui ont enregistré des pertes humaines et matérielles, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire. Sous les directives du ministre de l'Intérieur, cette commission comptera un délégué national aux risques majeurs, des représentants de plusieurs secteurs, qui auront pour mission de faire le point sur le terrain des dégâts enregistrés et élaborer dans «les plus brefs délais un rapport détaillé» afin de prendre des mesures idoines. Cette initiative, certes à saluer, ressemble à s'y méprendre à toutes celles prises lors de catastrophes de ce genre, mais qui ne débouchent sur aucune action concrète sur le terrain. Tous les hivers, on constate que les avaloirs servant à évacuer les eaux de ruissellement vers l'égout, sont obstrués. L'absence de curage et le manque d'entretien sera à l'origine du débordement des trombes d'eau sur les trottoirs. Les grilles en fonte ont la cote et sont dans la plupart des cas volées pour les faire fondre et ainsi revendre la fonte au kilo. Récemment, on a enregistré la mort de deux enfants suite à leur chute dans un avaloir. Il a été aussi constaté que lors de la réfection des routes dans les villes, la chaussée est surélevée par rapport au trottoir. Les élus des APC, l'un après l'autre, s'occupent généralement de la sempiternelle réfection des trottoirs, au lieu d'investir sur le long terme dans les avaloirs à installer, entre autres. Il faut savoir que la majorité des communes ne possèdent pas les cartes des canalisations d'eau de leur territoire. Des pertes d'arbres fruitiers dans 40% des vergers Les dernières intempéries, qui ont affecté plusieurs wilayas, principalement à l'Est, sont à l'origine du décès d'une personne et de la disparition d'une autre, emportée par les crues de l'oued à Aïn Kebira dans la wilaya de Sétif. Les wilayas de Khenchela, Tébessa, Batna ont enregistré d'importants dégâts. A Djelfa, dans la commune de Messaâd, six personnes ont été sauvées in extremis. A Biskra, si les barrages ont fait le plein, les chaussées étaient défoncées et trois personnes ont pu être secourues. Dans la wilaya de Batna, les pluies orageuses ont causé des infiltrations dans les maisons et commerces et des vergers ont été abîmés par la grêle dans la commune de Kimel. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour évacuer les eaux qui se sont infiltrées dans plusieurs habitations et commerces des cités La verdure et Z'mala. Les chutes de grêle dans la commune de Kimel ont causé des pertes d'arbres fruitiers dans 40% des vergers. Fait rare, début mai, toute la wilaya de Batna s'est retrouvée sous la neige avec environ une couche de 10 centimètres, provoquant des perturbations sur plusieurs axes routiers, ce qui a nécessité l'intervention de la Protection civile pour les dégager. A Tiaret, à la fin du mois d'avril, le temps n'a pas été très clément. Les fortes pluies qui se sont abattues sur cette région ont provoqué la mort de deux personnes et la disparition d'une autre dans la commune de Boukhif. La protection civile avait annoncé être intervenue à plusieurs reprises pour sauver des personnes encerclées par la montée des eaux, comme à Tissemsilt, où 200 élèves ont pu être évacués de leur école menacée par les eaux ou à Sidi Bel Abbès, où 13 personnes ont été secourues. Dans la commune de Soughour, un citoyen bloqué dans sa voiture encerclée par les eaux a été évacué par les hommes de la protection civile qui ont également effectué une opération similaire dans la localité de Kasma, dans la commune de Frenda. De lourds dégâts matériels ont été constatés, à l'image de l'inondation de la trémie Régina et l'endommagement de plusieurs routes et de dizaines de véhicules totalement submergés par la déferlante des eaux. D'ailleurs, après ces intempéries, sur ordre du ministre de l'Intérieur, le délégué national pour les grands risques s'était rendu dans les wilayas de Tiaret et de Tissemsilt, afin de prendre en charge les sinistrés et réparer les infrastructures endommagées.