Alors que l'Assemblée populaire nationale (APN) a participé, hier au Caire, aux festivités marquant la célébration de la Journée mondiale de la démocratie organisée par le Parlement arabe, la chambre haute du Parlement algérien, le Conseil de la nation, a organisé, pour sa part, un séminaire sous le thème «Pour entendre la voix de la démocratie», au cours duquel ont été développées plusieurs thématiques relatives notamment au processus démocratique en Algérie, au contrôle parlementaire, au rôle de la société civile ou encore de la démocratie représentative ou participative. Si l'on tient compte des normes internationales basées sur des paramètres comme «des élections libres et transparentes», l'Algérie est «théoriquement un Etat démocratique», a estimé, lors des débats, Mohamed Bousoltane, professeur de droit à l'université d'Oran, l'un des conférenciers invités au Conseil de la nation. «Mais en pratique, il y a des difficultés même si d'importants pas ont été faits qui nous ont évité de tomber dans le chaos comme certains pays», allusion aux pays arabes, consent-il, en réponse à de nombreuses interrogations de la salle. Pour lui, un Etat moderne repose sur l'impôt «mais dans l'intérêt général», alors qu'en Algérie tout repose sur les recettes des hydrocarbures. «C'est là que commence la corruption», a-t-il noté, non sans évoquer d'autres «difficultés», comme «le choix des candidats» non pas sur la base de compétences mais autres lors d'élections. Pour sa part, l'ancien sénateur et actuel membre de la commission d'experts chargée d'élaborer le projet de révision constitutionnelle a considéré qu'il n'y a pas de «modèle parfait pour l'application de la démocratie», car, a-t-il estimé, la démocratie est un système qui «se corrige perpétuellement». Pour lui, la démocratie «ne s'impose pas par la force», comme le soutiennent certains, mais c'est «un produit national» qui se concrétise à travers les institutions notamment le Parlement, a-t-il souligné. Pour peu que ce dernier soit représentatif et travaille dans la transparence totale, considère le conférencier, qui met en garde aussi contre «l'intrusion de l'argent sale dans ces institutions». Sur le même thème, Mohamed Bousoltane, qui a intitulé son intervention, «Les assemblées élues et la démocratie», met lui aussi l'accent sur la nécessité de faire participer le citoyen dans la décision, une sorte de démocratie participative consacrée, selon lui, par la Constitution algérienne notamment dans les articles 15 et 16 de la Constitution de 1989 mais aussi dans les nouveaux textes comme le code de wilaya ou encore le code communal adopté en janvier 2012. Lors des débats, les deux conférenciers ont essayé de répondre à de nombreuses interrogations notamment le rôle des associations et des partis politiques dans l'ancrage de la démocratie. M. Lazhari s'interrogera notamment sur le financement des associations et insistera sur la concertation entre les élus et les citoyens. Ces derniers doivent même prendre part aux débats à l'APN et aux travaux des commissions, avance Mohamed Bousoltane.