Les négociations qui ont engagé, il y a quelques semaines, les forces politiques libyennes en France qui ont été en accord pour l'organisation d'élections législatives et présidentielle en 2018, sont confrontées aux accrochages qui ont lieu dans ce pays. Le premier ministre libyen, El Sarrej, le maréchal Khalifa Haftar et nombre de responsables de la Libye, réunis, il y a quelques semaines, en France, ont été en accord pour des élections législatives et présidentielle en 2018. La réunion initiée par le président français Emmanuel Macron a été un espoir pour le peuple libyen, mais, depuis, les accrochages armés ont lieu dans ce pays, rendant l'organisation d'élections inconcevable dans ces conditions. Hier, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a fait état hier de pertes catastrophiques après la destruction de réservoirs dans la plus importante zone industrielle pétrolière du pays à cause de violents combats entre groupes rivaux. Des groupes armés avaient attaqué jeudi dans le nord-est du pays les terminaux de Ras Lanouf et Al-Sedra au coeur du Croissant pétrolier. Depuis, l'armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée et dirigée par l'homme fort de l'Est libyen Khalifa Haftar, tente de les chasser de la région. Dans un communiqué sur son site Internet, la NOC a déploré la perte des réservoirs de stockage n°2 et n°12 au terminal de Ras Lanouf à la suite de l'attaque menée jeudi par les milices d'Ibrahim Jadhran. La capacité de stockage de Ras Lanouf, qui était de 950.000 barils de brut, est désormais réduite à 550.000 barils, selon la NOC. Ibrahim Jadhran commandait par le passé les Gardes des installations pétrolières (GIP) chargés de la sécurité du Croissant pétrolier. Il avait réussi à bloquer les exportations de pétrole depuis cette région durant deux ans avant d'en être chassé par l'ANL en septembre 2016. Il était réapparu jeudi, jour de l'attaque, dans une vidéo sur les réseaux sociaux, affirmant avoir formé une coalition –la "force de libération du Croissant pétrolier"– pour reprendre les sites pétroliers. L'ANL a annoncé dimanche une "grande offensive" pour chasser les milices d'Ibrahim Jadhran du Croissant pétrolier, situé à environ 650 km à l'est de la capitale Tripoli. Reconstruire ces réservoirs pourrait prendre des années, surtout dans la situation actuelle d'insécurité, a indiqué la NOC. À l'invitation de la France, les différents responsables politiques libyens, réunis mardi à l'Elysée, se sont engagés à organiser des élections législatives et présidentielle en 2018. Nombre de politiciens libyens ont exprimé leur inquiétude quant à la non organisation de ces élections, et évoqué le désaccord auquel sont confrontés les politiciens.