Au moins 34 personnes ont trouvé la mort dans les dernières 48 heures au cours d'affrontements dans la région du croissant pétrolier en Libye entre des terroristes et l'Armée nationale libyenne (ANL), a indiqué vendredi une source militaire. Parmi les morts, on dénombre 14 soldats et au moins 20 terroristes, a expliqué un officier de l'ANL. "Le nombre de terroristes tués pourrait être plus élevé, car il y avait probablement des dizaines de terroristes sur les lieux qui ont été frappés lors d'un raid aérien ce soir. Ils ont été évacués rapidement et nous n'avons trouvé que les carcasses de leurs véhicules armés", a-t-il ajouté. Une coalition terroriste appelée Brigades de défense de Benghazi (BDB) a lancé jeudi une offensive sur cette région située à environ 500 km à l'est de la capitale, Tripoli, s'affrontant avec les forces armées. La compagnie pétrolière libyenne National Oil Corporation (NOC) a évacué tous ses employés de la région, où un état de force majeure a été déclaré dans les deux principaux terminaux pétroliers. Elle a annoncé que l'offensive de ce groupe avait causé une perte de 240 000 barils de brut. L'ANL autoproclamée et dirigée par l'homme fort de l'Est libyen Khalifa Haftar avait indiqué vendredi avoir mené des raids aériens contre des groupes rivaux qui tentent de s'emparer des sites pétroliers dans l'est du pays. Ces groupes armés ont attaqué jeudi les terminaux de Ras Lanouf et Al-Sedra dans la région du croissant pétrolier, déjà endommagés par des violences similaires en 2016 et 2017. Jusqu'ici, l'ANL affirme que les combats se poursuivent autour des sites de Ras Lanouf et Al-Sedra. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, le patron de la NOC, Mustafa Sanallah, a indiqué dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux que des groupes armés dirigés par Ibrahim Jadhran s'étaient emparés des deux sites. Il a ajouté plus tard que la production pourrait chuter de 400 000 b/j si l'arrêt des exportations se poursuivait, mettant en garde contre un "désastre national". La Libye, qui dépend essentiellement de la manne pétrolière, produisait 1,6 million de b/j avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La production de brut ayant été divisée par cinq depuis, avant de dépasser à un million de b/j fin 2017. M. Jadhran était par le passé à la tête des Gardes des installations pétrolières (GIP) en charge de la sécurité du croissant pétrolier. Ce dernier a régulièrement défié les différents pouvoirs libyens, à Tripoli ou dans l'Est, et a bloqué les exportations durant près de deux ans dans le croissant pétrolier, avant d'en être chassé par l'ANL en septembre 2016. R. I./Agences