Les parents d'élèves de la commune de Moussadek, dans la wilaya de Chlef, sont montés au créneau en ce mois de juin qui correspond à la fin de l'année scolaire pour faire entendre leur voix concernant l'utilité d'un lycée intra-muros. En effet, les parents d'élèves estiment que leurs enfants se déplacent quotidiennement en transport scolaire au lycée de commune d'El-Marsa, distante de 20 km de Moussadek. Un déplacement au quotidien pour les garçons et l'internat pour les filles qui ne rentrent chez elles qu'en fin de semaine. En l'absence d'un lycée dans cette commune, les parents des élèves scolarisés à Moussadek, qui restent attachés aux anciennes traditions, décident de mettre fin aux études de leurs enfants, notamment les filles. «Dès que l'un de mes enfants atteint le cycle secondaire, je suis pris d'une profonde angoisse et celle-ci est plus terrible encore quand il s'agit d'une fille car nos lycéens ont toujours été orientés vers le lycée d'El-Marsa qui est à une vingtaine de kilomètres faute d'un tel établissement dans notre commune. Ainsi, certains sont soumis au rythme infernal du va-et-vient qui leur fait perdre beaucoup de temps au détriment de leurs études et leur cause même des ennuis de santé pour les raisons que vous pouvez aisément imaginer». En hiver surtout, ce n'est pas commode pour eux…, lance l'un d'eux qui dit avoir pas moins de trois enfants qui se trouvent dans ce cas. Un autre le relaie : «Moi par exemple, j'ai dû mettre fin à la scolarité de ma fille parce que tout simplement je refuse l'internat et je ne suis pas d'accord qu'elle quitte la maison pendant qu'il fait encore nuit et qu'elle rentre en plus quelquefois tard l'après-midi parce que le bus est tombé en panne en cours de route ou que les intempéries l'ont empêché de rouler à une vitesse normale. Il nous faut absolument un lycée sinon il y aura beaucoup d'autres cas comme celui de ma fille. Et ce serait vraiment dommage parce qu'il y en a qui travaillent vraiment bien en classe…». Par ailleurs, les parents sont logés à la même enseigne, ils ne peuvent suivre de près le cursus de leurs enfants, a déploré le président de l'association des parents d'élèves. Aussi, ne faut-il pas s'étonner de la médiocrité du taux de leur réussite au dernier bac. C'est d'ailleurs l'avis de tous les parents d'élèves de cette commune restée trop longtemps isolée. Devant cette situation, les parents d'élèves de la commune de Moussadek, d'une population de plus de 30.000 habitants, implorent les autorités concernées pour mettre fin au calvaire de leurs enfants en réalisant un lycée dans leur commune.