l'ouverture de la demi-pension prévue l'année dernière est remise aux calendes grecques et les parents d'élèves du lycée nouveau de Sidi Aïch situé sur les hauteurs de la ville ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, à l'approche de l'hiver, rigoureux dans la région les élèves de cet établissement n'ont toujours pas l'occasion de se restaurer au niveau de leur lycée et dire que la réception de ce resto a été faite l'année dernière. Pour rappel, les travaux de cette cantine scolaire ont débuté durant l'année 2001 et, à ce jour, certains travaux ne sont pas encore terminés à défaut certainement de suivi de la part des services concernés et son ouverture a été reportée à plusieurs reprises. Outre ce désagrément, les élèves du lycée nouveau de Sidi Aïch vivent le calvaire au quotidien, en plus de l'éloignement, la majorité de ces élèves viennent des villages avoisinants comme Sidi Ayad, Tinebdar, Takrietz, El Flaye, Imezouagh, et autre Tidjounane, ne bénéficient pas comme ailleurs d'une régie de ramassage scolaire à l'exception des communes de Souk Oufella, El Flaye et Tinebdar qui ont mis des bus à la disposition de cette masse juvénile. Pour les autres, il faut se lever tôt pour s'éviter les foudres de l'administration et des enseignants. Et tous ces problèmes influent indubitablement sur la scolarité de ces milliers de jeunes filles et garçons car tous n'ont pas les moyens de payer le transport et la restauration extra-muros. D'ailleurs, on a constaté que certains parents d'élèves n'ont pas hésité à inscrire leurs enfants dans d'autres lycées pour, disent-ils, alléger leur bourse et surtout éviter l'épuisement à leur progéniture. Un parent d'élève excédé par cette situation, nous avoue : “Si cette cantine n'ouvre pas ses portes, j'arrêterai ma fille et elle restera à la maison car je n'arrive pas, avec leurs articles scolaires, les vêtements, le transport et les soins médicaux, à joindre les deux bouts. D'ailleurs, ma fille a eu l'année dernière une gastrite à cause des repas froids qu'elle prenait quotidiennement.” Cette sonnette d'alarme tirée par ce parent poussera-t-elle les communes de l'ancienne daïra de Sidi Aïch à agir et, pourquoi pas, à créer une régie intercommunale de transport ? “Le silence et l'indifférence règnent en maître absolu chez les autorités locales qui ne se rappellent au fait de l'existence de ces citoyens qu'au besoin d'une campagne électorale”, nous dira Abdelkader, fonctionnaire de son état avant d'ajouter : “Ce qui nous agace le plus, c'est la situation qu'endurent nos enfants qui doivent parcourir un long, un véritable parcours du combattant, pour ne pas rater leurs cours. Nous souhaitons que les responsables se penchent un peu sur nos préoccupations en nous accordant un bus pour mettre fin à ce calvaire.” Pour Ahmed, cet autre parent d'élève, la problématique se résume ainsi : “Au lieu qu'elles nous accordent les 2 000 DA de prime de scolarité dont profitent même les riches, ces instances auraient pu baisser les prix onéreux du livre scolaire.” Le manque d'enseignants et d'adjoints d'éducation est l'autre déficit dont souffre également le lycée Nouveau de Sidi Aïch. En effet, sur un effectif de 35 enseignants prévu par la carte scolaire, 27 seulement sont en poste et on y retrouve seulement deux adjoints d'éducation pour un effectif de 600 élèves sans oublier le manque criant d'agents d'entretien, apprend-on auprès d'un membre du personnel administratif. À noter que ce lycée a obtenu 24% de réussite au bac l'année dernière. Cela dit, tous ses élèves continuent de résister et ce, en attendant des mesures efficaces qui allégeraient un tant soit peu leur dur cursus scolaire. A. Hamouche