Les prix du pétrole divergeaient hier en cours d'échanges européens alors que le WTI américain subissait les menaces de sanctions chinoises tandis que le Brent européen évoluait au gré de bruits de marché sur les négociations de l'Opep. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 74,16 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 72 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de juillet cédait 25 cents à 64,81 dollars. La confrontation commerciale entre la Chine et les Etats-Unis s'est aggravée vendredi quand Donald Trump a annoncé imposer de nouveaux droits de douane de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations chinoises. La Chine a répliqué en visant notamment des produits agricoles, mais a également annoncé vouloir taxer le pétrole et les produits pétroliers américains à une date ultérieure. «La demande mondiale de pétrole pourrait reculer dans le cas de sanctions chinoises sur la production américaine», a commenté Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures. Mais le cours du Brent restait pour sa part dicté par les négociations de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui se réunira vendredi avant une réunion avec ses partenaires, dont la Russie, samedi. L'avenir de l'accord de limitation de la production reste la principale cause d'inquiétude des marchés. «La réunion s'annonce tendue entre d'un côté l'Arabie saoudite et la Russie, favorables à un assouplissement des quotas et de l'autre côté l'Iran, l'Irak et le Venezuela qui devraient s'y opposer fermement», ont résumé les analystes de Saxo Banque. L'Iran aurait ainsi annoncé dimanche compter opposer son droit de veto si le ministre saoudien, Khaled al-Faleh, propose d'augmenter les objectifs de production, a rapporté l'agence Bloomberg. Mais selon des sources citées par l'agence, les deux géants pétroliers que sont l'Arabie saoudite et la Russie voudraient proposer une augmentation modérée, de 300.000 à 600.000 barils par jour, et apaiser les mécontents en officialisant l'accord de l'Opep et des dix autres producteurs sur le long terme. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, avait émis samedi l'hypothèse d'une hausse nettement plus marquée, de 1,5 million de barils par jour.