Les cours du pétrole étaient en hausse hier en Asie après l'engagement russo-saoudien à coopérer pour stabiliser le marché de l'or noir, les analystes restant sceptiques toutefois sur la persistance de ce rebond. En marge du sommet du G20 en Chine, les ministres de l'Energie russe, Alexandre Novak, et des Ressources naturelles saoudien, Khaled al-Faleh, ont "reconnu l'importance d'un dialogue constructif et d'une coopération étroite entre les principaux pays exportateurs afin de soutenir la stabilité sur le marché". Mais ils se sont gardés d'évoquer un gel de la production, trois semaines avant la réunion prévue en Algérie entre la Russie et les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Vers 03H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre prenait 84 cents, à 45,28 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en octobre, gagnait cinq cents à 47,68 dollars. Les prix sont plombés depuis deux ans par un excès d'offre couplé à la morosité économique mondiale. "Malgré le langage plutôt obscur (de la déclaration russo-saoudienne), le marché s'est placé dans l'hypothèse optimiste", a commenté Jeffrey Halley, analyste chez OANDA. "La longévité de ce rebondissement dépendra du moment où la réalité reprendra le dessus à trois semaines de la réunion de l'Opep". La dernière tentative pour parvenir à un accord entre producteurs en avril a tourné court avec le refus de Téhéran de geler sa production. Lundi à la clôture, le Brent a terminé à 47,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le WTI a fini à 44,44 dollars.
L'Iran "soutient toute décision pour stabiliser le marché" L'Iran "soutient toute décision des pays producteurs pour stabiliser le marché pétrolier", a déclaré hier son ministre du Pétrole après un entretien avec le secrétaire général l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Bijan Namdar Zanganeh, cité par l'agence Shana, organe du ministère du Pétrole, a également indiqué après sa rencontre à Téhéran avec Mohammed Barkindo que "le prix désiré par la plupart des membres de l'Opep se situait entre 50 et 60 dollars". "Ce prix fait que les pays de l'Opep auront des revenus satisfaisants et dans le même temps leurs concurrents ne pourront pas augmenter leur production", a ajouté M. Zanganeh. L'Iran a annoncé le 26 août dernier qu'il participerait à une réunion exceptionnelle de l'Opep fin septembre à Alger. Les marchés du pétrole suivaient attentivement les informations sur la participation de Téhéran à cette réunion, les autres membres du cartel espérant un gel de la production iranienne qui pousserait les prix à la hausse. M. Zanganeh avait affirmé fin août que son pays insistait pour récupérer sa part du marché du brut d'avant les sanctions internationales. L'entrée en vigueur de l'accord nucléaire et la levée d'une partie des sanctions internationales en janvier dernier a permis à l'Iran d'augmenter rapidement sa production. L'Iran affirme avoir porté sa production à 3,85 millions de barils par jour (mbj) contre 2,7 mbj avant l'accord nucléaire de 2015. La production du pays était d'environ 4 millions de barils par jour avant le renforcement des sanctions américaines et européennes début 2012. Par ailleurs, la Russie et les membres de l'Opep, dont les économies ont payé un lourd tribut à l'effondrement des prix des hydrocarbures, avaient tenté en début de l'année de convenir d'un gel concerté de production pour mettre fin à la course aux parts de marché qui se sont traduits par une offre surabondante. Leur réunion de Doha en avril s'étaient terminée sur un échec, l'Arabie saoudite souhaitant que l'Iran participe à un tel gel alors que Téhéran souhaite revenir d'abord à son niveau de production d'avant les sanctions liées au dossier nucléaire. Cité par l'agence russe Interfax, M. Novak a indiqué qu'un gel faisait partie des instruments concrets possibles mais répété lundi que l'Iran devait pouvoir augmenter ses volumes d'extraction. Alors que M. Novak avait indiqué ces dernières semaines qu'il jugeait inutile un gel de production au niveau actuel des prix, le président Vladimir Poutine a indiqué la semaine dernière qu'il y était favorable, appelant à un compromis entre pays producteurs.