Passer quelques instants dans une piscine, en ces temps de canicule, est devenu un luxe difficile d'accès pour les jeunes de certaines communes de la wilaya de Chlef. Si les privilégiés peuvent toujours se payer une place dans une piscine privée, le citoyen ordinaire doit se contenter d'une journée au bord de l'une des nombreuses plages de Chlef, avec tous les tracas du transport. Alors, il n'est pas surprenant de voir des dizaines d'enfants, en quête de fraîcheur, se rabattre sur des jets d'eau de la ville ou sur des bassins de collecte d'eau situés sur des terres agricoles à la périphérie de Chlef où des deux barrages. Il n'est pas surprenant aussi de voir que de plus en plus de jeunes, au risque de leur vie, optent pour les eaux des deux barrages d'Ouled Benabdelkader et de Oued Fodda alors que d'autres préfèrent plutôt se baigner dans les eaux sales et troubles de Oued Chlef. La plupart de ces jeunes n'ont jamais eu le «privilège» de piquer une tête dans une piscine, certains ignorent même qu'il existe de telles infrastructures à Chlef. Pour les nostalgiques oranais, aller en piscine en été était à un certain moment presque une habitude, un loisir à la portée de tous. L'Oranais avait le choix, dans les années 70 et 80, entre la piscine communale au centre ville de Chlef, la piscine du CREPS de Chlef, ou encore la piscine de Oued Fodda. Bien entendu, l'accès était ouvert à tout le monde à des prix raisonnables et chacun profitait de cette aubaine. Malheureusement, ces prestigieuses piscines ont disparu après le violent tremblement de terre de 1980 qui a ravagé la wilaya de Chlef. Aux dernières nouvelles, outre les deux piscines semi-olympiques du centre-ville de Chlef et de Oued Fodda d'autres infrastructures ont été ouvertes cet été. En tout, sept piscines sont opérationnelles à l'image de celles de Chettia qui est semi olympique, de la cité des Vergers à Chlef, de Boukadir, de Oued Fodda, un bassin à hay Essalem, un autre dans la commune de Aïn Merane et celui de la commune d'Oum Drou dont les travaux tirent à leur fin et sera opérationnel dans les tous prochains jours, selon nos sources. D'autres projets de réalisation de piscines de proximité dont les travaux sont en cours à l'image de la piscine de proximité de la commune d'El-Karimia, celle de la commune de Zeboudja, qui seront opérationnelles en 2019 et une piscine à hay Chorfa à la périphérie ouest de la ville de Chlef. Le taux d'avancement des travaux de cette dernière est appréciable et sera réceptionné à la fin de l'année en cours, d'après les mêmes sources. L'ouverture de ces piscines va combler un immense besoin des jeunes. Car très peu de solutions s'offrent à ceux qui souhaitent prendre un bain en cette période estivale. Il existe bien sûr la possibilité de se rendre en autocar, taxi ou voiture particulière vers la côte Chélifienne. Mais cette possibilité reste très limitée car ce ne sont que quelques centaines de places qui sont ainsi offertes chaque week-end pour les transports en commun et ce n'est pas tout le monde qui a une voiture ou qui peut se payer le déplacement. Alors de nombreux jeunes cherchent d'autres moyens. Chaque jeudi et vendredi, on cherche alors une piscine en ville ou aux alentours. Or les piscines ouvertes à Chlef se comptent sur les doigts d'une seule main et encore restent financièrement inaccessibles pour de nombreux jeunes.