Les représentants de la société civile des deux communes d'Ath Lakseur et d'Ath Rached, relevant de la daïras de Bechloul, 18 km à l'est de Bouira, interpellent la directrice de la santé et de la population de Bouira au sujet du projet de la polyclinique qui devait être réalisé au chef-lieu communal d'Ath Lakseur. Dans une requête adressée à la DSP le 27 juin dernier, les associations signataires demandent à ce que les responsables du secteur de la santé s'expliquent quant au non lancement de ce projet pourtant dégelé par l'ancien ministre de la santé, Abdelmalek Boudiaf en décembre 2016. Les acteurs du mouvement associatif de ces deux communes ont tenu également à exprimer leur colère et indignation. Ils dénoncent l'immobilisme des autorités locales et la marginalisation dont fait objet leur région durant des décennies. «Nous, représentants de la société civile, tenons à exprimer tout d'abord notre indignation au nom de cette population qui a payé et paye toujours le prix la marginalisation accrue de la mauvaise gestion et des contraintes bureaucratiques flagrantes et inexplicables surtout et en premier lieu sur le plan de la santé», lit-on dans la requête. Les signataires de la requête veulent attirer l'attention des autorités locales sur «cette situation catastrophique et intenable qui prévaut toujours dans notre région depuis l'indépendance». «L'accès aux soins est un droit légitime et indiscutable dans notre pays. Ce n'est pas de l'aumône ou de la charité qu'on demande mais le droit d'être respecté et traité en tant qu'être humain en mettant en place les moyens les plus rudimentaires», écrivent-ils. Le projet en question a été inscrit en 2010 et un montant de près de 11 milliards de centimes a été débloqué pour sa concrétisation. Après plusieurs mois, les travaux se sont arrêtés et le contrat avec l'entreprise a été résilié. Fin décembre 2016, alors qu'il était en visite dans la commune d'Ath Lakseur, l'ancien ministre de la santé, Abdelmalek Boudiaf avait annoncé que le projet allait être dégelé. Il est utile de préciser qu'une partie de ce projet a été déjà réalisée à plus de 70%. Au mois de février de l'année en cours, lors d'une réunion du conseil de wilaya tenu à Bechloul, la première responsable du secteur de la santé avait déclaré que le projet sera lancé, mais sans pour autant arrêter la date du début des travaux. «L'AP du projet était insuffisante et nous avons formulé la demande pour qu'elle soit réévaluée. Cette demande vient d'être accordée. La fiche de réévaluation est établie. Dès que la fiche sera signée, le projet sera lancé», avait-elle déclarée. Récemment, la directrice de la santé a aussi annoncé la levée du gel sur certains projets d'une grande importance, notamment le complexe mère et enfant de la ville de Bouira et le renforcement des chantiers de trois hôpitaux, à savoir à M'Chedallah, Bordj Okhris et Ain Bessem. Plusieurs projets et opérations du secteur de la santé à Bouira ont été gelés suite la politique d'austérité adoptée par le gouvernement, notamment le projet de réalisation d'un centre de transfusion sanguine à Bouira, un centre d'hémodialyse à Ain Bessem. Le montant des opérations gelées s'élève à 938 930 000.00 DA.