Il s'en est allé l'artiste jeudi, par une belle journée de septembre à l'âge de 68 ans, rejoindre cette terre qu'il adulait et chérissait tant ! Suite à la nouvelle de son décès, la ministre Khalida Toumi a exprimé sa tristesse : «C'est l'artiste qui a su rendre le plus bel hommage à sa région natale et a allié le patrimoine ancestral à la quête du souvenir.» Lazhar Hakkar, figure de proue de la peinture algérienne, est un artiste consacré dont l'œuvre à la richesse incommensurable se retrouve dans divers musées (Tunis et Alger au Mama) et dans des collections particulières dans différents pays, notamment en Chine, au Japon, en Allemagne, en Italie, en France, en Bulgarie, en Pologne et en Indonésie. Son art pictural reflète sa contrée natale, les Aurès. Lesté aux thématiques de sa prédilection la Mère et la Terre, sa peinture en a été intensément imprégnée. Il a loué la terre nourricière, à l'image des indiens qui encensaient la Pacha Mama. Il intégrera dans l'ensemble de ses compositions ces deux symboles cardinaux. La mère et la terre sont deux repères de la vie en perpétuel mouvement. Sa peinture plaide pour la combinaison du signe et de la figure qui restent une constante dans son œuvre. Appréciant particulièrement le patrimoine, il en a été un fervent défenseur. Bon nombre de ces toiles rappellent cet engouement pour tout ce qui est patrimoine immatériel. Pour lui, sa sauvegarde et sa préservation s'inscrivent dans celles de notre mémoire, de notre souvenir et de notre identité. Artiste chevronné et s'exerçant à divers arts, il a touché à tout, aussi bien à la miniature, la calligraphie, la sculpture, l'enluminure, le design et la photographie ; utilisant diverses techniques, il a acquis un savoir-faire appréciable, en témoigne sa toute dernière exposition au Mama en décembre 2012 où près de 300 tableaux racontent sa féconde trajectoire et disent son talent incontestable. Il restera un des plasticiens algériens les plus prestigieux.