L'artiste sculpteur Mohammed Demagh (connu sous le sobriquet Le Loup blanc) est décédé ce vendredi, le 17 août 2018, à une heure du matin dans son domicile, sis à la cité rurale, dans la ville de Batna. Le sculpteur âgé de 88 ans se battait depuis une année contre une insuffisance rénale. Il s'était fait connaitre notamment juste, après l'indépendance, en 1966, après avoir suivi une formation d'ébéniste à Alger, avec ses sculptures intitulées L'Etonnement, La Mère et l'enfant, Les Attentats du 11 décembre et Teffaha. Cela faisait environ une année que le sculpteur de Teffaha (Sculpture dédiée à ses parents) se battait courageusement (et discrètement), dans l'anonymat totale contre son insuffisance rénale, qui ne lui a été diagnostiqué que tardivement, au mois de juillet 2018. Depuis, cette date, l'artiste ne s'était remis sur ses jambes. La plupart du temps allongé sur son dos. Il avait beau lutter pour survivre, mais cette fois-ci la mort ne l'a pas épargnée. Si la faucheuse l'avait épargné durant la guerre de libération nationale lorsqu'il avait survécu, le 24 juin 1956, à un bombardement, alors qu'il était au maquis dans les Aurès sous le commandement de Abdelhamid Boudiaf où 35 de ses compagnons avaient péri et une autre fois pendant les événements tragiques qu'a vécus le pays, cette fois-ci, elle avait raison de lui. Le sculpteur Mohammed Demmagh décédé ce matin du vendredi 17 août, à une heure du matin, dans son domicile, sis dans la cité rurale, a arrêté la sculpture, il y a exactement deux ans parce que la maison de ses parents, où se trouvait son atelier, est tombée en ruine et à la maison où il habitait, était très exiguë. L'artiste qui a tant donné n'avait plus de la place pour s'adonner à sa passion. Cette situation l'avait beaucoup déprimée. Il y en avait souffert atrocement. Pour combler sa faim d'artiste, il avait trouvé une autre ruse pour tromper sa douleur, il parcourrait plus d'une trentaine de kilomètres pour photographier ou immortaliser des sites, des objets qu'il jugeait pittoresque et artistique. L'artiste avait toujours aimé sa passion pour laquelle il avait mis fin à son métier d'ébéniste. Au cours de sa longue carrière, il a remporté plusieurs prix et distinctions. Le prix l'avait obtenu en 1969 au Festival Panafricain. De son vivant, Mohammed Demmagh avait souffert de la marginalisation et de l'indifférence. Il y a longtemps que l'on a oublié de l'inviter parce qu'il était franc parleur et qu'il disait la vérité en face. Combien de fois il s'était accroché verbalement aux prétendants artistes, qui ont troqué le métier d'artiste faire des courbettes. Le défunt Mohammed Demmagh les avait toujours dénoncés publiquement. " Ce n'est pas l'art que vous êtes en train de faire, mais El-Aar (La honte). Un autre franc-tireur qui avait fini par ranger son fils parce qu'il avait marre de la dégradation de l'art à Batna.