Le Rassemblement national démocratique (RND), défend l'image de son ancien chef de groupe parlementaire à l'Assemblée populaire nationale (APN), auquel le secrétaire général du parti Ahmed Ouyahia a signifié la fin de mission. Cette décision n'est en aucun cas en relation avec des faits de corruption, a précisé, hier, le parti du Premier ministre, dans un communiqué laconique posté sur sa page facebook. «Il convient de préciser que la décision d'Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, portant changement du chef de groupe parlementaire du parti à l'APN, est une décision ordinaire, qui obéit aux principes de l'alternance aux postes», peut-on lire dans le communiqué, ajoutant que ledit changement «n'a aucune relation avec certaines fausses lectures et interprétations rapportées par certains médias». A travers ce démenti, le parti d'Ahmed Ouyahia se veut rassurant quant aux raisons du remplacement du député de Djelfa par celui de Skikda, Fouad Ben Merabet. Un changement donc «ordinaire», contrairement à ce qui a été écrit ici et là. Rappelant que certains médias, notamment électroniques, ont fait le lien entre la décision du patron du RND et un rapport déposé par le ministère des Affaires étrangères (MAE), contre Belabbas Belabbas. Ce dernier serait accusé dans ce même rapport, avec preuves à l'appui, de «pratiques frauduleuses». Le désormais ex-chef du groupe parlementaire aurait exploité sa position, pour redistribuer des postes revenant de droit à son parti, au sein de certains organismes internationaux, en contrepartie de pots-de-vin et autres avantages. Ce qui est «faux», à en croire les précisions du RND. D'ailleurs, Ahmed Ouyahia, qui a présidé samedi, une réunion du Bureau national, «a évoqué les efforts fournis par M. Belabbas Belabbas, tout au long de la première année du mandat législatif, quand il a eu à présider aux destinées du groupe parlementaire», souligne-t-on dans le communiqué. Publiées 24 heures après ledit changement, les précisions du RND semblent avoir été dictées par la conjoncture. Il y va, en effet, de l'image du parti qui, il y a trois jours, a vu l'un de ses sénateurs radié par le secrétaire général Ahmed Ouyahia. Boudjouher Malik, élu de Tipasa, a été définitivement radié des rangs du parti pour «son implication dans une affaire de corruption portant atteinte à la réputation du RND, de ses militants et élus», avait-on indiqué. C'est dire combien il était indispensable et urgent pour Ouyahia, de corriger une certaine idée qui risquait d'être crue par l'opinion publique, et qui supposerait que le RND serait un parti gangrené par des cadres corrompus à tous les niveaux. Pas uniquement, puisque certains observateurs se sont précipités à parler d'une opération «mains propres», que le patron du RND serait en passe de mener pour nettoyer sa formation politique, à l'approche de l'importante échéance électorale qu'est l'élection présidentielle de 2019. Et ce, pour donner l'exemple de la lutte contre la corruption, engagée en haut lieu du pouvoir. En apportant ces précisions, le RND défend à la fois l'image de son ex-chef du groupe parlementaire à l'APN, et surtout celle d'un parti, de surcroît deuxième force de la majorité, et en termes de représentativité, à travers les institutions élues.