La décision d'Ahmed Ouyahia "est plutôt motivée par des plaintes émanant des membres du groupe parlementaire du parti". Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, qui a réuni, samedi, son bureau national, a procédé à un changement à la tête du groupe parlementaire du parti. Fouad Merabet, député de la wilaya de Skikda, a, en effet, succédé à Belabes Belabes, député de Djelfa, selon un communiqué publié avant-hier, en fin de journée, sur la page facebook du RND. Hier matin, le parti d'Ahmed Ouyahia a vite fait de publier un second communiqué pour démentir les informations qui commençaient à circuler au sujet des raisons qui ont motivé ce changement. Certains sites électroniques avaient évoqué "une plainte du ministre des Affaires étrangères", Abdelkader Messahel, auprès d'Ahmed Ouyahia, au sujet du "marchandage", par le député de Djelfa, de postes au niveau des représentations et des instances parlementaires internationales. Dans sa précision, le RND, qui a catégoriquement nié ces "allégations", a plutôt parlé d'un "changement de routine qui s'inscrit dans le cadre du principe d'alternance". Contactées, des sources proches de la direction du RND ont précisé que la décision d'Ahmed Ouyahia "est plutôt motivée par des plaintes émanant des membres du groupe parlementaire du parti". Selon nos sources, "Belabes Belabes a créé un petit groupe au sein du groupe parlementaire". Le député de Djelfa, qui "n'a pas réuni son groupe parlementaire depuis presque une année, gérait les affaires du groupe sans en référer à ses membres, et avait tendance à privilégier ses amis députés lorsqu'il s'agissait de missions à l'étranger". C'est le cas, affirment nos sources, "pour les postes au niveau des représentations et des instances parlementaires internationales où l'équilibre régional n'était pas assuré. Cinq postes à l'international sont par exemple pourvus par des députés RND du centre du pays, alors que des députés issus d'autres régions n'y ont pas accès. Rien que la liste RND d'Alger, et à elle seule, occupe deux postes à l'étranger". Mais les choses ont surtout commencé à s'envenimer peu avant la clôture de la session parlementaire, le 2 juillet dernier. Aux députés RND qui demandaient des explications auprès de leur chef de groupe parlementaire, ce dernier "justifiait ses décisions par le fait qu'elles émanaient du secrétaire général du parti lui-même". Ce que, affirment nos sources, Ahmed Ouyahia a estimé "impardonnable". Il n'a, d'ailleurs, pas formellement reconduit Belabes Belabes à la tête du groupe parlementaire, en juin dernier, alors que son bail arrivait à terme. "Le SG a préféré attendre la clôture de la session parlementaire pour opérer ce changement sans faire de vagues". Par ailleurs, la réunion du conseil national du RND a également porté sur l'évaluation du traitement médiatique réservé à l'affaire du député RND de Tipasa, Boudjouher Malik, pris en flagrant délit de corruption et radié par Ahmed Ouyahia des rangs du parti, depuis jeudi dernier. "Le bureau national a considéré que la démarche du secrétaire général, qui a consisté à rendre par lui-même l'affaire publique, en annonçant le bannissement de Boudjouher Malik du parti, a permis de devancer la polémique et de vite fermer cette parenthèse", confient nos sources. Mehdi Mehenni