Les médias français annoncent l'intention du gouvernement d'Emmanuel Macron de prendre des mesures en faveur des harkis algériens, ces personnes qui ont choisi le camp de la France, lors de la guerre de Liberation nationale (1954-1962). «Le 25 septembre prochain, le gouvernement devrait dévoiler des mesures pour les harkis (...). D'ici là, Emmanuel Macron doit se prononcer sur la reconnaissance, par le Parlement, du sort des harkis et de l'enseignement du conflit à l'école», a écrit le Journal de dimanche (JDD), dans son édition d'hier. Ce journal explique qu'un rapport remis en juillet à Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées, préconise le vote d'une résolution parlementaire en ce sens. Le rapport recommande de rendre obligatoire l'enseignement de la guerre d'Algérie aux collèges et aux lycées français, aujourd'hui optionnel, sauf en première générale. Il est également question de créer éventuellement un «fonds de réparation et de solidarité» en faveur de la communauté harki. «Rien n'est fait, les choses seront décidées en septembre», a précisé la secrétaire d'Etat, alors que le JDD estime que les annonces pourraient coïncider avec la commémoration, le 25 septembre, de la Journée nationale d'hommage aux harkis. Geneviève Darrieussecq soutient le président français Emmanuel Macron et tient à cœur à ce dossier. Un dossier qui a toujours constitué un point de discorde entre les gouvernements algérien et français. Il y a quelques temps, une polémique a été créée à cause des déclarations de Jean-Yves Le Drian, ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, sur le retour des harkis au pays, suscitant des réactions de réprobation en Algérie. Ce qui avait contraint l'ambassade de France en Algérie, à réagir sur la question des Harkis, en apportant des précisions. «M. Jean-Yves Le Drian, Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, s'est exprimé le 29 mai dernier, sur la situation des anciens harkis et leur libre circulation entre la France et l'Algérie, en réponse à une question écrite de M. Damien Adam, député de La République En Marche », a souligné l'ambassade dans un communiqué, ajoutant que Le Drian a rappelé que «le gouvernement français était sensible à la détresse ressentie par les anciens harkis et leurs familles, qui ont dû quitter la terre où ils sont nés et qui ne peuvent y revenir même pour leur dernier voyage». Il a réaffirmé, a poursuivi l'ambassade, la «mobilisation de longue date du gouvernement français pour permettre leur retour sur leur terre natale». «Pour autant, le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères n'a pas dit que la question du retour des anciens harkis en Algérie était au centre des discussions avec les autorités algériennes, pas plus qu'il n'a déclaré que la France fera tout pour préserver le droit des harkis à retourner dans leur pays», a précisé la même source, affirmant qu'il n'a jamais été question d'exercer quelque «pression» ou «chantage» que ce soit sur les autorités algériennes. «Il s'agit simplement de proposer un dialogue sur une question très sensible. Le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères a d'ailleurs rappelé dans sa réponse, qu'il convenait de ne pas sous-estimer la sensibilité de ces questions dans l'opinion et pour les autorités, tant en France qu'en Algérie», a expliqué l'ambassade de France à Alger.