Le Président de la république a appelé les Algériens à se mobiliser autour d'un front populaire, pour sauvegarder les acquis de stabilité et de sécurité, dans un environnement régional de crises porteuses de dangers. Dans un message adressé à l'occasion de la journée nationale du Moudjahid, célébrée le 20 août et lu en son nom à Tébessa, par Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidines, Abdelaziz Bouteflika a évoqué les «conflits qui déstabilisent notre monde contemporain et particulièrement notre nation arabe, et bafouent les droits économiques des peuples». Des conflits dont les Algériens sont «témoins». «Pour notre chère Algérie, ces crises extérieures qui se jouent à nos frontières sont porteuses de dangers du terrorisme abject et des réseaux du crime organisé, deux fléaux désormais transfrontaliers», a mis en garde le chef de l'Etat, regrettant qu'aujourd'hui, «le droit à la liberté, à l'indépendance ainsi que le droit des peuples à vivre dans la stabilité et la sérénité, sont devenus malheureusement une chose rare dans le monde arabe, en raison des conflits et des crises épuisantes pour nos potentialités». Pour le Président, la liberté et l'indépendance, la construction et l'édification sont des «acquis et des enjeux qui requièrent la mobilisation permanente, l'effort intarissable et même le sacrifice au service de la patrie». C'est pourquoi, face aux dangers de l'environnement régional, il exhorte l'ensemble des Algériens «à se mobiliser pour la poursuite de l'édification et la mutualisation de toutes les potentialités de notre pays, et à renforcer l'édifice d'un front populaire solide, afin de garantir la stabilité de l'Algérie et sa résistance face à toutes les manœuvres internes et menaces externes». Il y va, a ajouté le président de la République, du «devoir de préserver ces acquis qui sont le socle essentiel et indispensable au parachèvement de notre projet socioéconomique». Quant aux missions et à l'utilité de ce front, Bouteflika le présente comme une sorte de rempart pour repousser toutes sortes de menaces, voire même la corruption et le trafic de drogue. «Par ce front populaire solide, vous devez contrecarrer toutes les manœuvres politiciennes et tentatives de déstabilisation de nos rangs par des interprétations erronées ou en opposition aux préceptes de notre religion. Vous devez également, grâce à ce front populaire solide, faire face à tous les fléaux, et en premier lieu la corruption et la drogue, qui rongent notre économie et notre société», écrit le chef de l'Etat. Non sans tarir d'éloge sur les forces de sécurité et les éléments de l'ANP «digne héritière de l'ALN», qui doivent être pris comme «exemple» dans cette mobilisation. Abordant l'événement célébré le 20 août, Abdelaziz Bouteflika a soutenu que le Congrès de la Soummam a donné un nouveau souffle à la Révolution et l'ALN en particulier, par l'organisation qu'il lui a adoptée. «L'organisation militaire adoptée par le Congrès de la Soummam a permis de donner un souffle nouveau et fort à l'Armée de libération nationale, qui a ainsi renforcé sa présence sur le terrain et resserré l'étau sur l'armée coloniale», a estimé Bouteflika, rappelant que ce congrès a été décidé à un moment crucial de la glorieuse Révolution de Novembre, par le Commandement de l'ALN. «Un congrès qui a réuni l'élite des dirigeants de notre révolution armée, qui ont arrêté une charte traçant la route de notre révolution jusqu'à la victoire, et mis en place une solide organisation de notre lutte armée et une structure politique permanente, venues en appui au bouclier politique de la glorieuse Révolution de Novembre, j'entends le Front de libération national». Et c'est ainsi que la vaillante ALN, «soutenue par le peuple dans son ensemble», y compris sa communauté à l'étranger, «avait contraint l'odieuse armée coloniale à acheminer plusieurs convois militaires vers notre pays pour maintenir sa présence», rappelle le chef de l'Etat, évoquant «une tentative désespérée fatalement vouée à l'échec».