Près de neuf mois après les élections locales de novembre 2017, des Assemblées populaires communales (APC) dans la wilaya de Boumerdès sont toujours bloquées. Ce blocage remet en cause la machine de développement dans une région où tout arrive à manquer. Les luttes intestines et partisanes entre élus sont la locomotive de ces situations qui bloquent le quotidien des citoyens et entravent le développement local. Legata, une localité située à une vingtaine de km à l'est de Boumerdès, est toujours sans président d'APC. Les deux formations politiques majoritaires, à savoir le RND et le FNA, n'ont pas pu trouver un terrain d'entente pour gérer les affaires de cette commune qui souffre de carences multiples. Les deux partis politiques conduits respectivement par Kamel Berrezouane et Bournissa Mohamed ont obtenu quatre sièges pour chacun lors des élections locales. La différence se trouve dans les voix exprimées. Le RND a eu 899 voix (21, 9%), tandis que sn rival, le FNA, a obtenu 898 voix (21,7%) sur les 4262 voix exprimées. Les deux belligérants réclament la présidence de l'APC et peinent à trouver une solution à leurs différends. Ils ont pris en otage toute l'activité de la commune. «Le paiement des salaires des fonctionnaires n'a pas été fait à temps», nous dira un fonctionnaire. Les projets de développement et d'équipements publics sont tous bloqués faute d'exécutif. Le parc automobile de l'APC était immobile durant plusieurs semaines faute de bons de gasoil. Et pour faire marcher un peu les affaires de la cité, il a été décidé la désignation d'un administrateur pour cette localité rurale. Dans la commune d'Ammal, au sud-est de l'ex-Rocher noir, des élus ont exprimé leur colère contre l'unilatéralisme du P/APC et décidé de bloquer la mairie. Tout a commencé au mois de juillet dernier lorsque des élus de différentes formations politiques décident d'invalider le budget supplémentaire (BS). Et pour cause, les élus justifient que le budget n'était pas à la hauteur des aspirations des citoyens de la commune et mal réparti. Deux élus du camp du maire, M.Douda Rabah, (FLN), ont démissionné pour protester. Le FLN a obtenu six sièges lors des élections locales, le RND deux sièges, le FFS deux et l'ANR trois sièges. «Le maire veut instaurer son autorité en imposant des adjoints issus de sa propre formation. Il a installé d'ailleurs ses élus dans les commissions communales et dans les annexes APC, notamment à Ouled Ben Salah», nous dira un élu. Des élus tirent la sonnette d'alarme sur les magouilles et autres malversations, notamment l'octroi de marchés douteux, les ouvertures de plis illégales au code des marchés publics et la disparition de 34 carnets du gasoil d'une valeur de 730 000 da. La société de distribution d'électricité et de gaz a coupé l'énergie électrique à l'APC en raison du non-paiement des redevances de près de 600 millions. Dans une déclaration rendue publique, les élus contestataires au nombre de huit ont dénoncé les agissements du P/APC qui refuse d'installer des élus en remplacement des démissionnaires. Il ne consulte pas l'instance exécutive, gère unilatéralement les affaires de l'APC et bloque ainsi les projets inscrits lors du mandat dernier, notamment le revêtement de la route Doukan-Ait Oulmou, la route d'Issouhan et celle de Thingrine qui sont bloqués depuis plus de quatre ans.