A cet âge, l'espace entre le cerveau et la boîte crânienne est large. Lors de mouvements de va-et-vient brutaux, le cerveau qui «flotte» dans la boîte crânienne vient alors s'écraser contre celle-ci, entraînant un cisaillement et une rupture des vaisseaux sanguins. La gravité de la blessure dépend évidemment de la force du secouement et de la taille de l'enfant. Les bébés de 6 mois sont les plus vulnérables (la moyenne d'âge des bébés secoués est de 3 à 14 mois avec un pic à 5 mois), en particulier les garçons, sans que l'on sache vraiment pourquoi. 10 % des enfants victimes de ce syndrome décèdent et trois sur quatre garderont de graves séquelles à vie (convulsions, hémiplégie, épilepsie, retard mental, troubles oculaires pouvant aller jusqu'à la cécité). Seules des secousses violentes (quelques-unes suffisent) provoquent des traumatismes. Faire sauter un enfant dans ses bras et jouer avec lui ne constitue pas un risque lorsque cela est fait dans la douceur. Une prévention est-elle possible ? Pour diminuer le nombre de bébés secoués, il faut parler de ce syndrome, encore et toujours ! Une étude réalisée sur 303 accouchées montre que 39 % n'en avaient jamais entendu parler. Environ 30 % des femmes connaissaient le terme «syndrome du bébé secoué» mais ne savaient pas de quoi il s'agissait. Alors, faites passer le message autour de vous et particulièrement aux adultes (grands-parents, nounou, baby-sitter…) qui s'occupent de votre enfant.