Désormais, les chômeurs peuvent bénéficier de la carte Chifa, au même titre que les personnes assurées et les ayants droit. Les déclarations du ministre du Travail de l'Emploi et de la sécurité sociale, Mourad Zemali, concernant l'accès gratuit aux soins au niveau des structures hospitalières publiques, conditionné par la carte chifa, la catégorie des chômeurs s'est dite «inquiète». En effet, ils sont près de 15 millions d'Algériens à ne pas avoir une carte chifa, faute, notamment, d'être chômeur. Pour remédier à cette situation, une nouvelle mesure est consacrée, par la Caisse nationale d'assurance sociale des travailleurs salariés (CNAS) à leur profit. Le directeur général adjoint, Mahieddine Ouaguenouni, a révélé hier, lors de son intervention dans une émission TV, que «les chômeurs ont désormais le droit de détenir une carte Chifa, leur permettant de se procurer les médicaments». Appelant les concernés à s'approcher des bureaux de la CNAS pour déposer leur dossier, Ouaguenouni a révélé que «jusqu'à présent, plus de 13 millions d'Algériens détiennent la carte chifa, alors que 39 millions sont couverts par la caisse». Cette annonce va rassurer certainement ces Algériens, après les propos tenus par Zemali. «Les non-détenteurs de la carte Chifa n'auront plus accès aux hôpitaux publics», avait-il affirmé. Selon lui, ces derniers sont la cause du déséquilibre dans les cotisations faisant perdre de l'argent à l'Etat. Une déclaration contredite le lendemain par Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé, qui a rappelé que l'Etat continuera à garantir les soins, sans conditionner la présentation de la carte Chifa. «Le principe de gratuité des soins pour tous, ordonné par le président Bouteflika, est confirmé dans la loi 18-11 relative à la santé», avait-il indiqué, précisant qu'il s'agit «d'un acquis irréversible pour notre système national de santé (…), et aucun motif de quelconque nature ne fera obstacle à l'accès aux soins dans les structures hospitalières publiques, pour tous les Algériens». Il a noté que Zemali a fait machine arrière, en rectifiant lundi ses propos, après le recadrage de Hasebellaoui. Zemali a nié avoir parlé de l'obligation d'être détenteur de la carte Chifa, pour bénéficier des soins dans les hôpitaux. Il a affirme avoir évoqué la carte Chifa dans le cadre d'une opération de statistiques, pour connaître le nombre d'Algériens qui ne la détiennent pas encore. Il rappellera notamment la consécration de la gratuité des soins dans la Constitution. Par ailleurs, et s'agissant des congés maladie déposés au niveau de la CNAS, l'intervenant a mis en garde contre le nombre élevé de congés maladie, en affirmant qu'il avait atteint des «niveaux critiques». Ouaguenouni a révélé que le nombre de congés maladie au cours du premier semestre de l'année en cours, était de 7 millions, ajoutant que ce chiffre était inférieur de 18% à celui de 2017, avec 9.340.000 congés maladie. Le même responsable a annoncé que les indemnités des congés maladie de courte durée s'élevaient à 1,02 milliard de dinars en 2017. Il a précisé que l'année 2018 a connu une baisse des indemnités de 1,09%, soit 1,018 milliard de dinars, selon le même média. Il a expliqué qu'un salarié, à qui on a refusé un congé maladie, peut faire appel. La Caisse avait remboursé en 2017, 14,390 millions de congés maladie, soit 16, 813 milliards de dinars, alors qu'environ 90.000 cartes Chifa ont été bloquées, en raison de fraude. la Caisse d'Alger a, quant à elle, enregistré une perte de 10 milliards de centimes, en raison d'abus dans l'utilisation de la carte Chifa par les assurés.