Le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Mourad Zemali a mis en avant, mardi à Alger, la nécessité de consolider le partenariat entre les praticiens conseils relevant des organismes de la Sécurité sociale et les médecins traitants afin d'améliorer la qualité des soins au profit des assurés sociaux tout en régulant les dépenses. S'exprimant lors des travaux de la 1ère rencontre ayant regroupé les médecins-prescripteurs et les praticiens conseils relevant des organismes de la Caisse Nationale des Assurances Sociales des Travailleurs Salariés (CNAS), M. Zemali a souligné la nécessité d'œuvrer à la "consolidation de la concertation et à l'instauration d'une nouvelle approche de collaboration et d'entraide entre ces médecins, en vue de développer la prévention et la qualité des soins au profit des assurés sociaux tout en régulant les dépenses". M. Zemali a rappelé, dans ce contexte, que le nombre d'ordonnances médicales remboursées par la CNAS en 2017 s'est élevé à plus de 64 million ordonnances et que le nombre d'indemnités journalières concernant les arrêts de travail a dépassé les 14 millions au cours de l'année 2017, avec un coût de plus de 16 milliard de DA. Le ministre a indiqué que ces chiffres " révèlent clairement l'existence de dépassements et d'un grand excès en terme de recours à ce droit par les assurés sociaux". A ce titre, le ministre a souligné que la généralisation de la formule du médecin de famille ou du médecin traitant, " permettra une meilleure prise en charge du patient et une rationalisation des dépenses grâce notamment aux relations solides entre l'assurance sociale et les médecins, et ce à travers un dispositif de conventionnement reposant particulièrement sur l'aspect relatif à la prévention et à la prescription des soins de santé selon les critères, ce qui permettra ainsi d'éviter les dépassements, la surconsommation des médicaments et les traitements médicaux redondants". Le ministre a rappelé, à ce propos, que le système de la sécurité sociale reposait sur le principe de la solidarité intergénérationnelle, soulignant que les recettes provenant des cotisations des travailleurs et des personnels ne se limitaient pas au financement des assurances sociales, notamment les maladies, les congés de maternité, l'incapacité ou le décès, mais couvraient également d'autres indemnités, tels que les assurances contre les accidents de travail, les maladies professionnelles, la retraite et l'assurance- chômage. Il a, en outre, rappelé, que le système de sécurité sociale assurait " une large couverture sociale au profit de plus de 39 million d'Algériens, en sus des autres catégories, notamment les démunis et les personnes aux besoins spécifiques, grâce à la contribution de l'Etat". Il a mis l'accent , à cet effet, sur la nécessité, pour les services des caisses de la sécurité sociale et les professionnels de la santé, de coopérer pour la préservation du système national de la sécurité sociale qui est, a-t-il dit, "un acquis important". Pour sa part, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Tahar Hadjar a révélé que le secteur "a entamé une révision des programmes dans nombre de spécialités, à l'instar des branches de la médecine et de la médecine vétérinaire afin de les adapter aux exigences des métiers". "Les nouveaux programmes d'étude en médecine devraient être enseignés dès la prochaine année universitaire", a fait savoir M. Hadjar, relevant que cette opération, qui consiste à "réviser les programmes d'étude dans la branche médecine", a notamment pour objectif de "moderniser le système de la formation en médecine, passer de la formation quantitative en médecine à une formation qualitative pour répondre aux besoins et adapter les programmes à la transition épidémiologique et aux développements scientifiques dans le domaine médical", outre la "relance de la coordination intersectorielle entre les ministères de l'Enseignement supérieure, de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière et du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale", "la prise en charge des insuffisances pédagogiques et organisationnelles enregistrées" et "préserver les acquis réalisés". A noter que la rencontre a pour objectif de visent à susciter le débat sur les économies de la santé et l'échange d'expériences entre les médecins traitants et les praticiens conseils relevant des organismes de la sécurité sociale autour des moyens à même d'améliorer la prise en charge sanitaire des citoyens, tout en rationalisant les dépenses en termes de remboursement des ordonnances médicales et des congés de maladies.