Le derby madrilène risque de tourner à la révolution de palais si l'Atletico parvient à renverser un Real très peu souverain, samedi, lors d'une 7e journée du Championnat d'Espagne qui pourrait aussi offrir au FC Barcelone le meilleur début de saison de son histoire. Le Barça, coleader avec l'Atletico, doit s'imposer samedi à Almeria (16h00 GMT) pour décrocher une septième victoire en autant de journées de championnat, une performance inédite pour le club, avant de pouvoir suivre tranquillement le choc de la soirée au stade Santiago-Bernabeu de Madrid (20h00 GMT). De son côté, l'"Atleti" vise lui aussi un début de championnat record - sept succès - mais aura fort à faire sur la pelouse de son voisin merengue, troisième à deux longueurs. Heureusement pour eux, les "Colchoneros" se sont débarrassés de leurs complexes en battant le Real en finale de la Coupe du Roi (2-1 a.p.) en mai dernier au Bernabeu, soit leur premier succès en 14 années de derbys madrilènes. "Nous savons que nous pouvons gagner et nous savons comment les battre", a expliqué cette semaine le latéral gauche de l'Atletico Filipe Luis à l'agence espagnole EFE. "C'est un derby, il n'y a pas de favori et tout peut arriver pendant ces 90 minutes. Il y a plus que trois points en jeu." Face aux "Rojiblancos", portés par l'attaquant brésilien Diego Costa (7 buts en Liga), le Real traîne les doutes d'un match poussif à Elche mercredi, remporté seulement grâce à un penalty controversé dans le temps additionnel (2-1). "C'est clair que si on joue comme ça on ne va pas gagner le derby. Il faut mieux jouer, avec plus d'intensité et de personnalité", a prévenu l'entraîneur merengue Carlo Ancelotti. Enfin les débuts de Bale au Bernabeu? Cristiano Ronaldo, seul à sortir du lot contre Elche avec deux buts (un coup franc, un penalty), devrait compter samedi sur le renfort de Gareth Bale, a priori remis de son problème à une cuisse et qui pourrait enfin faire ses grands débuts sur la pelouse du Bernabeu. Sur le plan comptable, le résultat de ce derby s'annonce déjà décisif: toute défaite du Real Madrid permettrait à l'Atletico et au Barça - en cas de victoire à Almeria - de prendre cinq points d'avance au classement. Un écart déjà significatif, surtout quand on sait que c'est lors des premières journées la saison dernière que le Real a laissé filer Barcelone et fait prématurément une croix sur le titre de champion d'Espagne, conquis en mai par les Catalans. Sans leur défenseur central Javier Mascherano (élongation), ces derniers tâcheront de mettre sous pression les deux clubs madrilènes en se défaisant du promu Almeria, qui attend toujours sa première victoire en Liga cette saison (trois nuls, trois défaites). C'est l'occasion pour l'entraîneur Gerardo Martino de faire taire les critiques sur ses choix tactiques, jugés iconoclastes par les puristes du jeu de passes du Barça, en signant le meilleur début de saison de l'histoire du club dès sa première saison en Catalogne. "Si on obtient sept victoires sur sept mais qu'on ne gagne pas la Liga, ça ne signifie pas grand chose", a tempéré l'Argentin vendredi en conférence de presse. Reste à savoir si son compatriote Lionel Messi, meilleur buteur de la Liga ex aequo avec Diego Costa, n'aura pas été perturbé par son audition par un juge pendant plus de deux heures vendredi matin pour fraude fiscale présumée.