Ce serait une première en Algérie. Le guitariste et compositeur du groupe de Sidi Bel abbès «Raïna Rai», Lotfi Attar, a décidé de poursuivre en justice l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (ONDA). Le guitariste et compositeur du groupe «Raïna Raï», Lotfi Attar, a décidé de poursuivre l'ONDA pour «recouvrement» de ses droits en tant que compositeur de la musique du tube : «Ya Zina Diri Letey» et «Hakda» que l'office des droits d'auteur aurait refusé de lui octroyer. L'artiste a déclaré dans un entretien téléphonique à l'agence APS qu' : «Un collectif d'avocats s'est porté volontaire pour prendre en charge la défense de mes droits devant une juridiction compétente, pour que l'ONDA me verse mes droits et ce, au titre de la loi.» «‘Ya Zina Diri Letey' : chant de femmes, qui relève du patrimoine culturel de la région de Sidi-Bel Abbès, dont j'ai composé la musique, est empruntée sans mon consentement pour des spots publicitaires, une fois pour une boisson gazeuse d'une multinationale très connue et une autre fois pour les besoins d'une publicité d'une marque d'huile, télédiffusés sur des chaînes de télévision dans le pays», a-t-il précisé. «Je veux recouvrer mes droits» «En 1993, j'ai procédé au dépôt d'un dossier auprès de l'ONDA, dans lequel je mentionne que les paroles de cette célèbre chanson sont du domaine public, tandis que la musique est de ma propre création, ce qui me permet l'accès à mes droits d'arrangements musicaux de cette chanson, que je n'ai pas perçus à ce jour». Le cas est le même pour la chanson «Hakda», écrite par l'autre membre de Raïna Raï, Hachemi Djellouli et «dont la composition et les arrangements musicaux sont les miens», affirme Lotfi Attar, dans le même entretien. «Ya Zina Diri Letey», une chanson du patrimoine culturel national qui avait été remise à jour par le groupe Raïna Raï et avec laquelle il avait obtenu un grand succès du célèbre groupe de Sidi Bel abbès dont Lotfi Attar est l'un des fondateurs. «Je veux uniquement recouvrer mes droits de compositeur et d'arrangeur musical de ces chansons, et alerter l'opinion publique et les instances nationales concernées sur cette situation de non-droit», a souligné l'artiste. On ne sait pas si Lotfi Attar a saisi la direction générale de l'ONDA pour recouvrer ses droits et trouver une solution à l'amiable avant d'entamer la procédure judiciaire. En attendant la réaction de l'ONDA, on se demande d'abord si le compositeur a été contacté pour donner son accord pour le passage de sa musique dans des spots publicitaires et si l'ONDA n'aurait fait qu'une erreur en croyant que, comme les paroles, la composition musicale est tombée dans le domaine public. En attendant la réaction de la direction de l'ONDA et le traitement de l'affaire par la justice au cas où elle n'aurait pas de solution à l'amiable, on doit se demander si cette affaire pourrait ouvrir la porte à d'autres artistes qui se plaignent de ne pas percevoir leurs droits d'auteurs. Des artistes déçus Le chanteur de Chaâbi Abderrahmane Koubi avait déclaré à la télévision qu'il avait décidé de ne plus déposer ses œuvres à l'ONDA car on ne lui donnait pas ses droits. «Il y a quelques années, d'autres chanteurs nous avaient affirmé qu'en se présentant à l'ONDA à l'effet de recouvrer ses droits pour des chansons diffusées sur les ondes de la radio algérienne, on leur avait demandé de leur ramener les dates et les heures exactes auxquelles leurs chansons sont passées. C'est-à-dire qu'on demandait au chanteur de passer 24/24h à l'écoute de la radio pour leur dire à quelle heure il est passé. On sait que ces derniers temps, il y a eu beaucoup d'améliorations, néanmoins il y a toujours des artistes, notamment les anciens qui se plaignent. On est conscients qu'il y a eu des affaires de plagiat traitées par la justice, cependant ce serait la première fois qu'un artiste fasse appel aux tribunaux pour poursuivre l'office des droits d'auteurs.