«Les femmes ne meurent plus d'amour» d'Ahlem Mosteghanemi A travers son roman «Les femmes ne meurent plus d'amour», Ahlem Mosteghanemi nous offre une magnifique parabole sur l'amour, la vie, la liberté et la dignité tout en faisant des clins d'œil sur la société algérienne. A travers son roman «Les femmes ne meurent plus d'amour», paru aux éditions Hachette, Ahlem Mosteghanemi pénètre les tréfonds de l'âme et dans les méandres du cœur pour donner une belle mélodie d'amour. La romancière nous fait découvrir la force et la puissance de ce sentiment noble que seule la dignité peut écarter. Hâla, belle et rebelle comme son pays, découvre les vicissitudes de la vie suite aux décès de son père et de son frère assassinés par les terroristes. Exilée avec sa mère à Damas, ville natale de cette dernière, elle tente de se reconstruire en reprenant le flambeau atavique. Dans des concerts et festivals, elle chante comme son paternel pour perpétuer cette voix des Aurès qui sonne comme le glas de la liberté à l'image d'un certain premier novembre. Sensibilité Sa rencontre avec le milliardaire libanais la ravira et la décontenancera en même temps. Tout les oppose : la culture, la vision de la vie, la nationalité, la mentalité. Seule l'amour les unit ! Mais, est-il si fort pour perdurer ? Sa dignité prise en otage par le pouvoir de l'argent, Hâla mettra fin à cette relation sincère, mais quelque peu ambiguë. Peut-on monnayer ses sentiments lorsque l'on est libre ? Tout au long du récit, l'héroïne fait l'apprentissage de l'amour et va de surprises en surprises. Hachem, cet étrange amoureux l'initie aux premiers émois et joies de ce sentiment. Mais cet amour assujetti à l'argent sera altéré. Digne et altière comme ses montagnes, elle ne saurait être chosifiée, ni être sa chose, elle qui a fui la hargne et la haine des terroristes. Pas de sujétion pour cette aurésienne, par aucun pouvoir ni celui des terroristes ni celui de l'argent. Avec une sensibilité exacerbée, l'écrivaine évoque les sentiments forts tout en disséquant la société algérienne. Avec un vocabulaire poétique, délicat et magique, Ahlem dit toute la beauté et la noblesse des sentiments et des émotions. Sublime narration La plume d'Ahlem Mosteghanemi est raffinée, élégante et délicate comme cet amour. Ses mots empreints de beauté et d'éclat témoignent d'une personne sensible et philosophe pour qui, seul le sentiment amoureux nécessite un sacrifice. En outre, la romancière évoque en toile de fond la décennie noire. Dans cette narration sublime, l'auteure est confrontée à l'ardeur des sentiments et à l'élégance de la dignité. C'est un beau roman, une belle histoire quelque peu triste qui nous interpelle sur l'amour et sur la liberté. A lire avec ravissement et délectation. Ahlem Mosteghanemi qui n'est plus à présenter est l'auteure la plus lue du monde arabe. Nommée en 2015 femme arabe de l'année à Londres et en 2016, artiste de l'Unesco pour la paix, elle est suivie actuellement par près de douze millions de fans sur Facebook.