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«La colombe de Kant» de Aïcha Kassoul: Cette femme qui aime son pays
Publié dans Le Temps d'Algérie le 23 - 10 - 2018

Selon la formule de Christiane Achour, «se raconter» en racontant son pays tout en dévidant le fil de l'histoire du pays, est un parfait challenge de Aïcha kassoul pour dire avec des mots à forte consonance l'amour de son pays, sa détresse et l' histoire millénaire souvent tronquée et dévoyée qui n'en finit pas de se renouveler et de nous déclasser comme de pauvres hères.
Dans son ouvrage : «La colombe de kant», Aïcha Kassoul se livre à un exercice littéraire périlleux avec succès pour livrer ses émotions et ses ressentis avec une intense tonalité sur son histoire personnelle la mêlant avec symbiose à celle de son cher pays. Ce roman, qui ne comporte pas les critères de ce genre littéraire, est plus un essai auquel se greffe une discrète autobiographie qui emprunte les chemins du cœur pour évoquer le désarroi et la peine de voir son pays se déliter. Aïcha kassoul fait une sorte de longue diatribe sociale et politique pour conter l'Algérie, de l'époque antique à la contemporaine
Crises et conquêtes
Kassoul fait référence à tous ces protagonistes comme Hamilcar Barca, Hannibal Massinissa, Jugurtha, Juba 2, Syphax, Bocchus et Constantin, les périodes de guerres, de tueries, d'assauts, d'accalmies avec Carthage et Rome, deux redoutables adversaires, sans omettre d'autres conquérants y compris les ottomans et les français. Elle met l'accent sur de nombreuses périodes, et ces multiples crises et conquêtes qui se sont répétées au fil du temps jusqu'à nos jours ainsi que certaines pratiques sociales, culturelles et cultuelles. En évoquant l'histoire, Aïcha fait d'innombrables feeds-back. D'incessants aller- retours entre les époques antiques et contemporaine qui donnent plus de rebondissement à cette narration.
La grande histoire
Dans ce récit, cette terre si convoitée, qui a vu tant de morts ne cesse de s'abreuver de sang de ses enfants depuis les périodes reculées à celles de la guerre de libération nationale et de la bannière verte. Ce qui nous amène à cette interpellation : Cette terre qui a suscité tant de convoitises et tant de conquérants est-elle damnée ? Y a-t-il un dénominateur commun entre ces différentes périodes pour que l'Histoire récidive ? La grande histoire se réitère à chaque fois pour ses enfants Massinissa, Juba 2, Apulée, Donat et saint Augustin. Tous ces numides sont-ils pour autant mis sous le boisseau ? Dans ce récit, elle fait un parallèle avec sa vie, une tendre évocation de son métier d'enseignante perçue comme un sacerdoce, d'animatrice à la radio et de femme consul dans une société machiste. Ses bleus à l'âme, sa déréliction face au péril vert et la désintégration de la société l'entraîne dans la spirale de la peur et de la détresse, elle qui fut avec d'autres otages dans cet airbus de l'année 1995.
Sensibilité
Au delà des mots, souvent durs et virulents, on sent cette peine et cette fatalité au travers d'une sensibilité exacerbée. Lorsque l'on aime son pays peut-on rester insensible à tant de tragédies ? Des drames qui se répètent souvent ? A-t-on hérité d'une quelconque malédiction des dieux de l'Olympe ? Ou bien, la course au pouvoir est-elle ce vecteur commun aux autochtones et aux conquérants venus de contrées lointaines ? D'une écriture alerte, empreinte de subtilité et de sensibilité souvent au vitriol, où suintent beaucoup d'afflictions et de souffrances, l'écrivaine dit son pays comme elle le sent et l'aime. Un beau livre à lire avec plaisir et délectation qui revisite et éclaire notre passé. Comme le dit si bien un auteur : «celui qui ignore son passé peut-il concevoir son avenir ?» ..


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