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L'écriture et le théâtre pour s'exprimer: Il y a 29 ans, les deux Kateb s'en allaient
Publié dans Le Temps d'Algérie le 27 - 10 - 2018

Il y a 29 ans, le 28 octobre 1989, deux hommes de culture, deux militants, s'en allaient après avoir marqué la vie culturelle en Algérie. Les deux cousins, s'appelaient Kateb Mustapha et Yacine.
Si Kateb Yacine, le grand romancier s'était intéressé au théâtre en écrivant des pièces des 1954 (Le cadavre encerclé), a décidé de les monter sur scène et les présenter pour mieux se rapprocher du peuple et dire ce qu'il pensait à une certaine classe qui ne pouvait pas accéder à ses ouvrages, Mustapha, son cousin, ne s'est fait remarquer que par le biais du théâtre. Les deux cousins se rejoignaient dans l'amour de la patrie qu'ils ont défendue durant la période coloniale et après l'indépendance. Si les deux hommes n'ont pas emprunté le même chemin, ils étaient tous les deux de grands hommes de culture.
Les années d'or du TNA
Mustapha Kateb, ce militant qui, avant de mettre en marche le théâtre national en se faisant aider par Mohamed Boudia au lendemain de l'indépendance, avait déjà dirigé la troupe artistique du FLN alors que l'Algérie était en pleine guerre contre le colonialisme français. Le grand artiste qu'on ne revoit l'image que rarement, notamment, dans le film «L'opium et le Bâton» d'Ahmed Rachedi dans lequel, il a brillé dans le rôle du médecin qui rejoint le maquis, était un grand comédien, un grand acteur, un grand dirigeant, un grand militant, un grand bienfaiteur. Mustapha Kateb qui fut parmi nos plus grands metteurs en scène de l'époque aux côtés de Allel El Mouhib et Hadj Omar était parti, ce samedi de fin octobre alors que le théâtre national voulait qu'il revienne à sa tête car il souffrait depuis qu' il n' en était plus le directeur. «La mort de Mustapha est une grande perte pour la culture algérienne», avait déclaré la comédienne Fettouma Ousliha en apprenant le décès de l'artiste qui était aimé de tous. La perte de Kateb – qui a tout fait pour que l'Algérie ait un vrai théâtre – a été très douloureuse pour tous les artistes algériens, notamment les hommes de théâtre. Sachant qu'on ne peut évoluer sans passer par la formation de vrais metteurs en scène, scénographes, comédiens et techniciens, Mustapha Kateb avait décidé dès 1966, l'ouverture de l'institut des arts dramatiques (INAD) de Bordj El Kiffan devenu, institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (ISMAS). Né en 1920 à Souk Ahras, Mustapha Kateb est venu à Alger en 1934. A peine quelques années après, en 1938, il fait ses débuts à la Radio et dès 1940, il s'investit pour les planches théâtrales. Il participe dans les tournées Mahieddine puis créé sa propre troupe.
La troupe du FLN
En 1958, il réussit à réunir des comédiens, chanteurs et musiciens pour créer la troupe du FLN. Des artistes tels que Hassan Hassani, Tayeb Abou El Hassan et bien d'autres n'auront pas la chance de faire partie de cette troupe car ils étaient, soit en prison, dans les camps de concentration ou au maquis. D'autres comme Ali Maachi avaient déjà été exécutés par les soldats français. Juste après l'indépendance, alors qu' Ahmed Ben Bella est président de la république, on décide de créer le théâtre national Algérien (TNA) et en faire un symbole puisqu' il deviendra la première entreprise algérienne nationalisée. Mohamed Boudia et Mustapha Kateb se retrouveront à la tête du TNA et font appel à tous les artistes de toutes les régions à les rejoindre. En 1965, il en deviendra le directeur et un grand travail est entamé. Les spécialistes tels que le professeur Ahmed Cheniki rapportent que la meilleure période vécue par le TNA est entre 1966 et 1972, c'est à dire lorsque Kateb en a été le directeur. La troupe du TNA, qui regroupait les meilleurs artistes algériens, avait gagné plusieurs prix, particulièrement à Carthage (Tunisie) et Damas (Syrie). Mustapha Kateb a plein de projets en tête. Il organise des stages et des rencontres à Cherchell et Oran, néanmoins son exploit reste la création de l'INADC. Le dirigeant, comédien et metteur en scène n'était pas souvent écouté ; ce qui a entravé ses projets. En jouant dans «l'opium et le bâton» de Ahmed Rachedi, il a montré qu'il était fort aussi bien dans le cinéma que sur la scène. Il jouera d'autres films et il obtiendra le même succès. Le théâtre communal de Souk Ahras et une salle du TNA (square port Saïd) portent le nom de Mustapha Kateb.
Yacine voulait se rapprocher du peuple
Même si les pièces théâtrales de Kateb Yacine ont été très suivies, notamment par les jeunes à son époque et ont créé la polémique, Kateb Yacine doit sa notoriété et sa célébrité en Algérie et à l'étranger grâce à ses romans et à ses écrits. Il est à noter que son œuvre fait partie du programme de la comédie française. Pour le romancier et militant qu'était Yacine, le théâtre était une voie pour accéder au grand public. Ses romans ont été traduits dans plusieurs langues et son oeuvre majeure bien qu'elle fut Nedjma, les autres romans tels que Le polygone étoilé ont marqué la littérature française. Il faut noter que Yacine qui a écrit à ses débuts des recueils de poèmes est passé au roman puis à l'écriture théâtrale après avoir rencontré Bertolt Brecht. En revenant en Algérie après avoir longtemps vécu dans les pays d'Europe et d'Asie, Yacine s'est décidé à se consacrer au théâtre en produisant ses propres pièces qu'il présentait, notamment, à un public jeune composé notamment d'étudiants et lycéens. En 1978, Kateb Yacine a été appelé à diriger le Théâtre Régional de Sidi Bel Abbès qui a beaucoup activé à cette période. Parmi ses pièces ayant eu le plus d'écho, La guerre de 2000 ans, La voix des femmes et Le roi de l'ouest dans laquelle il critiquait l'ancien roi du Maroc Hassan II. Il faut rappeler que dès son jeunes âge, Yacine a découvert les méfaits du colonialisme, notamment lors des manifestations du 8 Mai 1945, ce qui le poussa à axer toutes ses œuvres aux causes justes. Son militantisme n'a jamais cessé, tout comme son cousin Mustapha. Les deux hommes sont partis le même jour, le 28 octobre 1989. Les deux hommes de culture ont été honorés par l'effigie de deux timbres postes en leurs noms.


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