Le premier tronçon du téléphérique de Tizi-Ouzou d'une distance de 2 430 mètres linéaires sera probablement mis en service vers la fin du 1er trimestre de 2019, vu la cadence des travaux de réalisation et qui est jugée satisfaisante, chose rendue possible, avec notamment la levée des contraintes qui freinent le projet. «Nous nous sommes fixés un objectif d'achever le premier tronçon d'ici 2019», a annoncé le directeur local des Transports, Samir Naït Youcef sur les ondes de la radio locale. Lancé en 2011, le projet du téléphérique a connu un retard énorme dû aux conflits internes avec l'entreprise défaillante qui n'a pas honoré ses engagements et qui a été par la suite résiliée. Ce n'est qu'à partir du mois de février dernier que le chantier du téléphérique a repris ses rails et les travaux ont avancé après l'installation d'une nouvelle entreprise pour laquelle a été confié ce projet tant attendu par la population. «Toutes les contraintes sont levées et toutes les équipes sont sur place. C'est pour cela, que nous sommes optimistes de livrer ce tronçon d'ici 2019». Ajouté à cela, enchaîne-t-il, un planning a été mis en place d'ici le mois de janvier prochain pour le montage des cabines du premier tronçon et qui sera confié pour le personnel technique pour procéder à la vérification et la fiabilité de ces cabines. Le même directeur a fait savoir que les bâtiments de 04 gares sont en cours de réalisation dont le taux d'avancement est de 50%. «Tous les chantiers sont ouverts et l'entreprise réalisatrice est à pied d'œuvre pour veiller sur le respect de délais de livraison». Pour rappel, le premier tronçon représente est d'une distance de 2 430 mètres linéaire et composé de 19 pylônes, ce qui représente soit 50% de la totalité du projet. Il est composé de 78 cabines, sachant qu'en moyenne la capacité d'une cabine est de 08 personnes. Ceci alors que le deuxième est de 1 900mètres linéaires et le troisième tronçon dispose de 1 300 mètres linéaires. «Quand on superpose le tracé du téléphérique, on se rend compte que le premier tronçon qui chapeaute le centre-ville de Tizi-Ouzou fait face aux embouteillages de la circulation routière», a-t-il encore fait savoir. En revanche, pour ce qui est des travaux de réalisation du deuxième tronçon, Naït Youcef a affirmé que vu le relief rocheux sur lequel il sera implanté ce tronçon où l'accès est difficile, notamment à Rejaouna et les oppositions, la réalisation de «ce projet va plus au moins tarder». Nous avons lancé une enquête foncière au niveau à Rejaouna pour identifier les vrais propriétaires terriens de ce site pour les indemniser sur ces terrains choisis pour la réalisation de ce tronçon. D'après lui, ils ne peuvent pas fixer un délai pour l'achèvement de ce tronçon puisqu'il y a certaines entraves auxquelles ils font face. Il a cité le Centre technique de construction (CTC) qui n'a pas encore remis une étude sur l'ouverture des accès vers ce site. «Chaque semaine, nous mettons un planning pour fixer les objectifs et les tâches pour assurer une bonne gestion du projet. Mais les aléas climatiques et les entraves rencontrés sur le terrain nous empêche de fixer un objectif sur la livraison de ce projet», a-t-il dit. Un retard énorme Les travaux du chantier du téléphérique de la ville de Tizi ouzou ont connus d'innombrables arrêts qui sont dus aussi bien aux contraintes liées aux oppositions qu'à celles concernant la régularisation par les pouvoirs publics des situations financières de l'entreprise en charge de la réalisation du projet. Après un arrêt de plusieurs mois en 2017, toutes les situations financières de l'entreprise française en charge de la réalisation du téléphérique ont été payées et les travaux ont repris. Le problème a surgi à la suite de la résiliation du contrat de l'une des deux entreprises du groupement algéro-français en charge du chantier, a savoir Poma Galski pour la partie française et qui a obtenu le marché équipement et SNC Bapiva, une entreprise nationale chargée de la partie Génie civile, en raison de l'incapacité de ce groupe à honorer ses engagements. Le chantier du téléphérique dont le projet traîne toujours bien qu'il ait connu cinq avenants. A côté, il a fait l'objet de nombreuses oppositions des propriétaires de certains terrains, qui refusent le passage de ce téléphérique. C'est surtout le cas pour le deuxième tronçon de 3 km reliant le centre ville de Tizi Ouzou à côté du siège de la wilaya jusqu'au mausolée de Sidi Belloua dans la localité de Redjaouna. Nombreux sont en effet, les citoyens qui refusent toujours de voir ce projet passer à travers leurs terrains, ce qui a causé l'arrêt des travaux notamment pour la réalisation des pylônes. L'autre problème qui est derrière le grand retard qu'accuse ce chantier lancé en travaux en 2014 pour un délai initial de 24 mois est d'ordre technique. Il s'agit des difficultés rencontrées par les entreprises en charge de sa réalisation pour l'accès aux différents sites retenus pour la pose des pylônes, notamment pour la réalisation du deuxième tronçon reliant le centre-ville à la localité de Redjaouna. D'une longueur de 5,5 km, le téléphérique de Tizi-Ouzou, comporte deux stations de départ et d'arrivée (Bouhinoune et Redjaouna) ainsi que quatre stations intermédiaires, au niveau de la Nouvelle-Ville, du stade 1er Novembre, du siège de la wilaya (CEM Babouche) et de l'hôpital Belloua. Le tracé compte un total de 28 pylônes, selon sa fiche technique. Le transport à partir de la gare Bouhinoune jusqu'à l'hôpital Belloua à Redjaouna, sera assuré par le système télécabine, tandis que le reste du tronçon soit à partir de cet établissement hospitalier jusqu'au mausolée de Sidi Belloua, situé à 750 m d'altitude à Redjaouna, se fera par téléphérique.